Algérie

Karim Siaghi confronté à trois accusateurs ACCUSE DE PROSELYTISME



Le jeune Karim Siaghi a été poursuivi pour prosélytisme sur la base de dénonciation faite par son ancien voisin, ce dernier ne s'est jamais présenté au tribunal.
Après une année d'attente, l'affaire Karim Siaghi, accusé de prosélytisme, a été examinée hier par la conseillère près la chambre pénale d'Oran. Cette fois-ci, trois témoins, dont un mineur, ont été entendus dans le cadre du complément d'enquête qui a été demandé en fin d'année dernière par la cour d'appel d'Oran.
Un rapport détaillant les circonstances de l'accusation, qui sera basé sur des témoignages vivants, sera donc transmis au juge de la cour d'appel d'Oran. Ce dernier fixera la date d'un autre jugement au terme duquel le verdict sera prononcé. L'affaire Karim Siaghi, ce jeune Algérien de confession chrétienne, accusé et condamné, en mai 2011, en première instance à cinq ans de prison ferme pour insulte au Prophète, est revenue hier au-devant de la scène médiatique et judiciaire à Oran, avec la convocation de trois témoins. Cette réouverture du dossier survient plus d'un an après la première instance, ce qui avait soulevé protestations et réprobations, y compris à l'étranger, avec une mobilisation citoyenne sans précédent à Oran. Hier, plusieurs présents, venus à Oran en vue de se solidariser avec l'accusé, s'interrogeaient. Karim sera-t-il déchargé des chefs d'inculpation ou ira-t-il vers un nouveau procès' Telle a été la question qui revenait comme un leitmotiv sur toutes les lèvres.
Aucune nouvelle information portant sur les témoignages des trois accusateurs n'a été rendue publique. Le jeune Karim Siaghi a été poursuivi pour prosélytisme sur la base de dénonciation faite par son ancien voisin, lui reprochant d'avoir insulté le Prophète. Or, dans le premier round du procès, l'accusateur ne s'est pas présenté devant l'instance devant juger l'accusé. Ce n'est pas tout, étant donné que les faits, qui ont été reprochés contre le prévenu, n'ont pas été consignés dans un quelconque procès-verbal. D'autant plus que l'accusé a réfuté en bloc une telle accusation. Les avocats de la défense ont estimé que la condamnation à cinq ans de prison prononcée contre Karim Siaghi était injustifiée. Dans sa plaidoirie de l'époque, la défense, qui a démonté les chefs d'inculpation tout en soulignant l'absence totale de preuves, a plaidé pour l'acquittement de l'accusé. L'affaire Karim Siaghi a pris de l'ampleur. Tout compte fait, puisque le mouvement associatif et nombre important de partis politiques se sont positionnés au profit de l'accusé. Des rassemblements de soutien devant la cour d'Oran, réunissant le collectif SOS Liberté, la Cncd-Oran, des moudjahidine, les représentants de l'Eglise protestante en Algérie à laquelle appartient Siaghi, ont été organisés. C'est pourquoi, le juge, ayant guidé l'année dernière le procès de Karim Siaghi, avait, tout en tentant de cadrer les débats loin de la question de la religion, opté pour un complément d'enquête.


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