Algérie

Karim Lembrouk. Président du collectif d'appui à la micro-entreprise



Karim Lembrouk. Président du collectif d'appui à la micro-entreprise
-Les micro-entreprises s'invitent dans le débat public. Qu'est-ce qui les motive 'Notre collectif est agréé depuis mai 2014 mais l'idée de nous organiser remonte à 2009. On avait déjà peur à ce moment-là. On remboursait les crédits difficilement et l'avenir s'assombrissait. La situation est devenue critique quand des centaines de milliers de micro-entreprises ont été créées ces dernières années à l'échelle nationale, quand les banques ont été soumises à l'injonction administrative les enjoignant de répondre favorablement et dans les meilleurs délais aux demandes émanant des jeunes. Sauf que cela s'est fait sans études d'impact, avec comme incidence directe la saturation des créneaux d'activité, mettant en péril les micro-entreprises existantes.Du jour au lendemain, nos employés quittaient leurs postes pour aller déposer leurs propres dossiers à l'Ansej ou à la Cnac. La main d'œuvre s'est raréfiée et le marché livré à une totale désorganisation. Et c'est à ce moment-là que les banques ont décidé d'agir. A nos dépens.-Vous dénoncez une campagne de saisie du matérielNoyés dans le volontarisme des pouvoirs publics dans la délivrance des autorisations pour de nouveaux promoteurs, sans vision économique ni études qui garantissent la viabilité de ces entreprises, nous nous sommes très vite retrouvés dans l'impossibilité d'assurer les échéances de remboursement. Et nous avons découvert que le fonds de garantie ne garantit que 70% des crédits. Les banques se sont mises à saisir la justice qui délivre des ordonnances de saisie de notre matériel. Nous nous sommes retrouvés seuls face aux huissiers de justice et nombre de promoteurs ont dû vendre des biens familiaux pour déposer l'argent réclamé par les banques.Cette campagne de saisie coïncide avec les difficultés financières du pays, mais il nous semble injuste de payer, seuls, l'échec de la politique de l'emploi. Pour nous enfoncer encore plus, on vient de décider que nous serons imposés sous le régime forfaire, même quand l'entreprise est à l'arrêt.-Quels sont les facteurs objectifs de cet échec 'Les 20% des projets qui devaient être alloués aux jeunes entreprises n'ont jamais été appliqués. Le marché de la sous-traitance dans les grands projets qui devait assurer la viabilité de nombreuses micro-entreprises est entre les mains de spéculateurs. Nous sommes réduits à accepter des parcelles de la sous-traitance de 3e ou 4e main, en dehors de toute réglementation.Le système nous pousse à l'informel mais en étant tenus aux différentes charges et au paiement du crédit bancaire. Nous nous sommes mobilisés et organisés pour saisir le gouvernement pour mettre un terme, d'abord, aux poursuites judiciaires, puis permettre un débat national avec tous les intervenants dans la vie d'une micro-entreprise. Nous avons nos propositions et notre but est de sauver l'avenir des jeunes promoteurs, de leur permettre de travailler dans la dignité, d'honorer leurs obligations et de contribuer à la création de richesses et d'emploi.




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