Algérie

Karim Djoudi: Les nouveaux salaires dépendront de la tripartite



En attendant qu'elle se tienne, la prochaine tripartite serait «seule habilitée» à décider des prochaines augmentations des salaires, et le degré de ces hausses, a laissé entendre jeudi devant les députés le ministre des Finances, M. Karim Djoudi. Il a répondu, à une question d'un député, que «seule la tripartite est habilitée à décider du niveau de l'augmentation» du SNMG, qui devrait constituer le point principal de la prochaine tripartite (gouvernement, UGTA, patronat). Djoudi répondait en fait à la question de savoir si les 100 milliards de dinars de dotation budgétaire prévue par la loi de finances 2010 pour augmenter le SNMG représentent si oui ou non le montant global et définitif décidé par l'Exécutif. Une question qui a amené le ministre des Finances à donner un peu plus d'explications sur ce sujet, mais sans trop en donner en même temps. Il a ainsi souligné que le gouvernement de Ouyahia aurait inscrit cette dotation comme une provision dans le projet de la loi de finances 2010, et non pas comme une dépense. Autrement dit, cette dotation est susceptible d'être autant revue à la hausse ou à la baisse. Et, il précisera ainsi que cela dépendra en fait des niveaux d'augmentation des salaires que devra décider la tripartite. Le représentant du gouvernement aura ainsi pris le soin de laisser la porte ouverte à toutes les supputations et, bien sûr, celle de savoir quand cette tripartie va se tenir et, surtout, jusqu'où le gouvernement Ouyahia est-il prêt à aller pour faire offrir un cadeau de fin d'année à la centrale syndicale, alors que les recettes pétrolières algériennes baisseront de moitié à la fin de l'année 2009. Selon Djoudi, la chute des cours du brut va se traduire «par une réduction de 50% des recettes extérieures et une baisse quasi équivalente des recettes fiscales pétrolières». Dans un bilan des 8 premiers mois de l'année, le PDG de Sonatrach avait relevé cette semaine que les recettes du groupe avaient baissé de moitié par rapport à la même période en 2008. Mais cela ne semble pas préoccuper outre mesure l'argentier du pays, qui estime que malgré cette baisse, l'Algérie a réussi à «réduire son endettement interne et externe, consolider ses réserves de change, ce qui conforte la situation financière du pays». Il a, par ailleurs, annoncé que la dette extérieure publique de l'Algérie est de moins de 500 millions de dollars, alors que la dette intérieure publique est évaluée à 750 milliards de dinars. Les réserves de change sont, selon un dernier rapport de la Banque centrale, de plus de 140 milliards de dollars. Une situation financière ainsi «satisfaisante», autant sur le plan des équilibres internes, que ceux externes, avec une quasi-disparition de l'endettement extérieur, alors que, il y a quelques années, au début des années 2000, la dette extérieure publique était de plus de 26 milliards de dollars. Pour autant, l'année 2009 continue de s'inscrire sous de mauvais auspices, avec un recul de moitié des recettes pétrolières, un gonflement du déficit public du Trésor, et une inflation en hausse constante. C'est dans ce contexte que la tripartie devrait décider des éventuelles augmentations du SNMG, et des salaires. Toute la question sera, en fait, de savoir quand interviendra cette réunion, et quelles sont les catégories socioprofessionnelles qui seront touchées. Là, Djoudi est resté bien silencieux devant les députés.




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