Algérie

Karim Djoudi Les députés pourront contrôler les dépenses publiques



Vaut mieux tard que jamais. La loi organique portant conditions d'évaluation et d'exécution ainsi que de contrôle des dépenses publiques (loi de règlement budgétaire), tant réclamée par les députés, sera incessamment présentée au Conseil du gouvernement, au Conseil des ministres puis à l'APN et au sénat, pour son adoption. Telle est l'annonce faite hier, par le ministre des Finances Karim Djoudi, lors de la notification des crédits alloués par la loi de finances 2008 aux ministères et wilayas, au siége de son département. La loi de règlement budgétaire réclamée à maintes reprises par les parlementaires sera incessamment présentée pour son adoption. Soulignons que la loi de règlement budgétaire existe déjà, et ce, depuis l984, mais sa mise en oeuvre n'a pas été effective. Beaucoup a été dit jusque-là, sur les dépenses publiques qui, selon des spécialistes, ont été très importantes et parfois avec un impact non mesuré. Notons en outre, que plusieurs observateurs de la scène nationale avaient déjà dénoncé les tendances inquiétantes au gaspillage et l'opacité dans l'octroi des budgets. Le ministre des Finances annonce aujourd'hui, du nouveau qui consiste à rendre effective la loi de règlement budgétaire. Il a précisé que son département a déjà révisé son organigramme, et ce, pour « suivre et réagir à temps ». Ce nouveau réaménagement avec évidemment l'adoption de cette loi, permettra, selon des sources au ministère des Finances, plus de transparence et d'efficacité dans l'exécution des projets. Cette annonce intervient, faut-t-il, le rappeler après la publication du rapport de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international sur les dépenses publiques en Algérie. Un rapport qui a été réclamé, selon Karim Djoudi, par le ministère des Finances algérien. « Il faut savoir une chose, ce rapport ne nous a pas été imposé par la Banque mondiale, c'est notre département qui l'a réclamé auprès de cette institution financière mondiale, et ce, pour trouver comment améliorer l'efficacité et le rapport coût-avantage des projets et des conseils sur l'efficacité des investissements publics », a-t-il précisé. Les rédacteurs du rapport ont remis en cause la gestion des dépenses publiques. Ils avaient même conseillé à l'Algérie de mettre en place une stratégie efficace pour une meilleure gestion des dépenses publiques. Les rédacteurs du rapport, que ce soit de la Banque mondiale ou du Fonds monétaire international, avaient décelé par exemple des décalages entre la planification budgétaire et les priorités sectorielles et l'absence d'interventions efficaces dues à un morcellement du budget résultant de la séparation entre le budget d'investissement et le budget de fonctionnement. Si les experts de la Banque mondiale ont remis en cause la gestion des dépenses publiques à l'origine du blocage ou du retard dans l'exécution des projets d'investissement publics, les députés ont pour leur part dénoncé le manque de transparence dans le financement des projets. Ils ont d'ailleurs réclamé lors de chaque présentation d'une loi de finances, la présentation de la loi de règlement budgétaire, seule à même de leur permettre de connaître la manière avec laquelle ont été utilisées les enveloppes allouées aux différents secteurs. Signalons que la constitution donne aux députés le droit de contrôler point par point les dépenses et les budgets de l'Etat. Karim Djoudi a, par ailleurs, saisi l'occasion pour informer les chefs d'entreprise que son département a pris la décision de prolonger le délai imparti pour la présentation du bilan d'évaluation des actifs et augmentation du capital des entreprises publiques dont celles concernées par la dissolution, et ce, jusqu'au 31 mars de l'année en cours. Le délai avait été fixé au 31 décembre. Sur un autre registre, le ministre des Finances a annoncé une baisse de la dette interne publique à 41 % (Elle était de l'ordre de 1.780 milliards de dinars en 2006 et a atteint 1.050 milliards de dinars en 2007). Karim Djoudi a annoncé en outre, que le fonds de régulation des recettes (FRR), dont les ressources sont générées par la plus-value sur les produits de fiscalité pétrolière lorsque le baril de pétrole dépasse les 19 dollars, a également connu une augmentation durant ces derniers mois. Il est passé de 2.931 milliards de dinars à la fin décembre 2006 à 3.215 milliards de dinars en 2007. Le ministre des Finances a aussi précisé que les importations ont augmenté de 10 % par rapport à l'année précédente en indiquant que l'inflation a atteint le taux de 3 %.
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