Les banques ont déjà entamé les procédures de traitement des dettes des
entreprises tel que cela a été décidé lors des précédents conseils des
ministres et de la tripartite qui s'est tenue en mai dernier.
C'est ce qu'a affirmé, hier, Karim Djoudi, ministre
des Finances, qui s'exprimait sur la radio chaîne 3. «Un premier lot
d'entreprises a été déjà traité», indique-t-il expliquant qu'aucun texte
d'application n'est nécessaire pour la mise en Å“uvre de ces opérations. «Les
banques ont entamé les opérations prévues dans le dispositif de soutien
financier de l'Etat qui se décline en un différé de paiement, des bonifications
des taux d'intérêt et une prise en charge des intérêts intercalaires», indique
le ministre. Les opérations de rééchelonnement des dettes coûteront au Trésor
public 200 milliards de dinars. Un autre financement de 80 milliards de dinars
prendra en charge les agios et donc une annulation des dettes. «Les banques ont
abandonné des intérêts qui sont dus aux entreprises en difficulté qui ne vont
pas les rembourser ». Et d'expliquer que les dettes rééchelonnées concernent
les entreprises déstructurées. Les entreprises en situation financière
convenable vont bénéficier d'un soutien à l'investissement assorti d'une
bonification et d'un différé de paiement. «Ces mesures ont été traduites dans
les dispositions de la loi de finances complémentaire 2011», rappelle le
ministre.
Interrogé sur la dette fiscale, M. Djoudi affirme
que plusieurs groupes de travail ont été installés à l'issue de la tripartite
tenue en mai dernier. Ces groupes vont étudier la fiscalité, l'introduction des
entreprises en Bourse et le déploiement de la garantie bancaire. «Une centaine
de mesures ont été prises dans le volet lié à la fiscalité. Parmi ces dernières,
trente figurent dans la loi de finances 2012. Elles portent sur les
facilitations fiscales», révèle-t-il. Selon le ministre, ces mesures consistent
en «une réduction des pénalités et en des remboursements échelonnés de la dette
fiscale». «Les entreprises pourront bénéficier d'une annulation», affirme M. Djoudi. Par ailleurs, le ministre réitère le refus du
gouvernement de revoir à la baisse l'IRG pour les
salariés comme réclamé par l'UGTA lors de la dernière
tripartite. «Il ne faut pas rester sur la logique de la consommation de la
rente. Travaillons ensemble, prenons en compte les contraintes et voyons ce
qu'on peut faire», affirme-t-il. «L'IRG ne touche pas l'ensemble des salariés. Il
y a des catégories particulières. Pour les retraités, il y a déjà un abattement
de l'IRG de l'ordre de 40% que nous complétons avec
une exonération pour les pensions de 20.000 dinars et moins», poursuit-il. Le
ministre soutient que l'impôt sur le revenu global (IRG) représente entre 20 à 25%
de la fiscalité globale. «Une fiscalité qui a connu durant les derniers
exercices une croissance de 20%. Cette consolidation de la croissance doit être
maintenue. Le gouvernement poursuit sa politique visant à baisser la pression
fiscale. Cette tendance sera maintenue», souligne le ministre. «L'Algérie
compte le plus bas taux de pression fiscale dans le bassin méditerranéen», affirme
M. Djoudi. «Instaurer une taxe sur les grosses
fortunes ou sur les voitures de luxe ne va pas faire bondir significativement
les recettes fiscales», estime le ministre. «Ce qui est fondamental pour nous
c'est d'élargir le champ d'imposition par un plus large recouvrement», explique-t-il.
Interrogé sur la revendication
liée à la valorisation des pensions de retraites, le ministre affirme que «les
retraites sont augmentées annuellement dans le cadre des équilibres de la Caisse nationale de
retraite». «Il y aussi l'augmentation dans le cadre de la solidarité
gouvernementale. Il y a des choses qui vont être faites dans le cadre du groupe
de travail installé à cet effet», ajoute-t-il. Ce groupe de travail va tenter
d'étudier la pérennisation du financement des retraites. Selon le ministre, le
patronat n'a pas refusé l'augmentation de 1% des charges patronales. «C'est un
point de discussion au sein du groupe de travail».
Interrogé sur l'amélioration du pouvoir d'achat, M. Djoudi
rappelle que les dernières augmentations des salaires effectuées à travers la
révision des statuts et des régimes indemnitaires de la fonction publique ont
déjà coûté 2600 milliards de dinars au Trésor public. Et de considérer que
l'amélioration du pouvoir d'achat ne se limite pas seulement à la valorisation
du Salaire national minimum garanti (SNMG). «Nous axons notre effort sur notre
politique économique visant à créer des emplois et de les maintenir», prône-t-il.
Le ministre souligne le soutien de l'Etat aux produits de première nécessité, au
carburant, à l'électricité et aux logements. «Ce soutien impacte le pouvoir
d'achat car les prix sur le marché ne sont pas réels mais subventionnés», souligne-t-il.
L'assainissement des entreprises publiques est aussi souligné comme rentrant
dans le cadre de soutien au maintien de l'emploi. Le ministre cite le cas de Sonelgaz, «qui vend de l'électricité à un prix en deçà des
prix réels». «Sonelgaz a reçu 200 milliards de dinars
de l'Etat pour assainir ses dettes», dit-il. Evoquant la revendication des
syndicats liée à l'abrogation de l'article 87 bis du code du travail, le
ministre affirme qu'un groupe de travail sera installé avant la fin de la
semaine pour étudier ce dossier. «Il y a une volonté de redéfinir le SNMG», dit-il.
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Posté Le : 05/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com