Algérie

Karim Chikh. directeur de Apic éditions Un éditeur qui tombe à pic !



Karim Chikh. directeur de Apic éditions Un éditeur qui tombe à pic !
La maison d’édition APIC, une aventure intellectuelle décidée en 2003 par Samia Zennadi, archéologue, et Karim Chikh, ingénieur électrotechnicien. Un couple qui a contracté un prêt bancaire pour labelliser la naissance d’une édition, échafauder les tréteaux d’une renaissance.

Au fil des temps, un beau livre sur les tapis d’Algérie de collection, signé Samia Zennadi.

«C’est notre premier titre, qui raconte les diversités algériennes par le tapis» entame, d’emblée, Karim. Une sortie coïncidant avec l’événement «L’année de l’Algérie en France».

Une opportunité ayant servi de propulseur à APIC. «Nous avons bénéficié de subventions étatiques, à l’instar d’autres institutions, sauf que nous, nous n’avons pas cessé d’exister avec la fin de ces événements. Nous avons continué d’exister.

Nous, nous créons les événements, comme les résidences d’écriture, les rencontres littéraires... Nous créons de la qualité...» Un cri du coeur de Karim, qui, en compagnie de son épouse, malgré les vicissitudes du monde de l’édition, persévèrent. «Jusqu’en 2016, on publiait 10 titres par an. le volume a baissé, pas uniquement chez nous. Pour des raisons diverses, dont la crise économique», explique Chikh.

En si peu de temps, le catalogue d’APIC s’est enrichi: «Hamid Skif, Habib Tengour, Rabah Belamri, Anouar Benmalek, Youcef Tounsi et des auteurs subsahariens et d’autres continents, à l’image d’Eugène Ebodé, prix Yambo Ouologuem 2012 pour son livre Madame l’Afrique. Une consécration qui marque l’essor de l’éditeur.

Ou Suzanne El Farrah El Kenz, primée pour son livre La maison du Néguev, édité en 2009 et réédité au Canada (Editions Pleine Lune) et en France (Editions l’Aube). «On a intégré les auteurs algériens pour les mettre dans leur contexte africain» d’où la collection «Résonances» qui existe depuis 2007 à APIC. «C’est un choix éditorial» dit Karim. En fait, une dédicace à la littérature africaine.

«Dissonances» succédera à la collection précédente et offrira un espace à un discours à contre-courant (des essais) que viendront enrichir Ilan Pappé, Liès Boukraâ, Samir Amine et Dominique Vidal, entre autres...

La collection «Masrahi» (mon théâtre) tend la perche aux dramaturges et aux chercheurs du 4e art. «La meilleure façon de lire, c’est d’introduire le théâtre, la lecture théâtrale chez l’enfant», affirme-t-il, d’ailleurs. APIC, c’est aussi le roman historique marqué par les ouvrages de Abdelaziz Farah, Tarik Ali...

Une belle aventure intellectuelle qui fait le bonheur de Samia et Karim «Moi, l’éditeur, j’existe et je m’exprime à travers les auteurs et les textes qu’on publie. Ce qu’on porte nous ressemble...»

Mais existe-t-il une tradition de lecture chez nous ? «Il faudrait la créer à l’école, encourager les librairies, améliorer les réseaux de diffusion, les écrivains de renom qui doivent porter le livre, booster cette culture. C’est toute une dynamique, c’est toute une politique nationale !», estime l’éditeur.

Lors de la soirée à Maghnia, en présence de l’écrivain Youcef Tounsi et du metteur en scène Abdou Laïdi, hôte, Karim Chikh croit savoir que «l’intérêt primordial en littérature, c’est comment parler de soi avec la langue de l’autre, comment exister comme individu...»

La dernière parution aux éditions APIC est Au secours Morphée (avril 2018), de notre collègue et ami Akram El Kébir.





Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)