Karim Akrouf, styliste, à L'Expression «La couture, un rêve qui s'est réalisé...»

Publié le 02.10.2024 dans le Quotidien l’Expression

Il habille tant de stars et d'artistes, des personnalités publiques du petit écran, comme de la scène. Récemment, il a habillé notre championne en gymnastique Kylia Nemour et compte récidiver prochainement avec la championne de boxe la «Fahla» Imène Khelif. Il est aussi le récipiendaire de nombreux prix dans le monde arabe, possède déjà une boutique, à Alger, Paris et Montréal. La couture n'est plus un secret pour lui, a fortiori l'art vestimentaire traditionnel, qu'il se plaît à sublimer sur le corps de la femme, contribuant ainsi à préserver notre identité culturelle algérienne. Karim Akrouf évoque, ici, avec nous, sa passion, son actualité ainsi que ses projets...

L'Expression: Votre souci est la sauvegarde du patrimoine national algérien. Parlez-nous de vos débuts, qui est Karim Akrouf et qu'est-ce qui vous passionne dans la couture?

Je suis un citoyen algérien qui a fait ses études à Alger, ensuite j'ai terminé à Paris. J'ai commencé dans le prêt- à porter de luxe. J'ai vécu à Paris, je voulais revenir en Algérie à cause de la famille, la nostalgie et tout..Comme j'étais dans le domaine du luxe, je côtoyais les grands couturiers français et italiens, je me suis dit, pourquoi ne pas faire une ligne de couture algérienne et voir ce que cela allait donner. C'était un rêve pour moi de voir la Fashion tv, je me suis dit qu'inchallah je serai comme eux et je crois que mon rêve a été réalisé..c'est ce que je dit à tout le monde, tous les gens qui ont rêvé, qui ont fait des études et qui ne sont pas passionnés par ce qu'ils ont fait et ils ont un don, moi je les conseille de bousculer les tabous et tous les obstacles qu'ils auront sur leur chemin et dans leur vie, notamment les gens qui seront contre. Pour info, je n'ai jamais fait d'école de design.
La couture, c'est un don. Je suis autodidacte, je n'ai jamais fait d'école de couture. J'ai appris sur le tas dans les ateliers. Ensuite, j'ai voulu conquérir le monde. J'ai fait 54 défilés dans le monde. Les organisateurs de défilés dans le monde me contactaient car ils aimaient ce que je faisais et de plus en plus je voulais mettre en avant le patrimoine algérien qui est juste extraordinaire. J'ai aussi été nominé quatre fois dans le monde.. J'ai été il y a trois mois au salon international de l'artisanat et du tourisme en présence de 3000 personnes où j'étais l'invité d'honneur.

Vous avez reçu aussi de nombreux prix dont celui du meilleur styliste du monde arabe récemment...

Oui, j'ai obtenu plein de prix dans le monde arabe. Je note quatre fois en Egypte, le Amy Award à la Fashion Festival. Je viens d'être en effet, recomposé, en Egypte, du prix du meilleur styliste, au L'Arab Satellite Festival.. J'ai ouvert depuis mon atelier au Canada, je possède également une boutique à Paris et à Alger. Je sillonne le monde pour mettre en avant notre patrimoine vestimentaire et j'ai une très belle communauté qui adore le patrimoine et qui me suit à chaque fois dans le monde, ainsi qu'en Algérie.

Vous avez récemment pris part à la saison deux de l'émission «Project Runway» qui sera diffusée sur Echorouk tv, avec de nouveaux talents, de nouveaux élèves...

On retrouvera toujours Maroua The doll beauty, comme animatrice, D'Elatif, moi-même et Rayan Atlas comme jury. La finale aura lieu le 16 octobre. Ce sera diffusé début octobre.

Comment évaluez-vous cette nouvelle édition, ces nouveaux jeunes créateurs de mode?

Ce sont d'autres talents, qui viennent avec d'autres idées, qui ont beaucoup de goût. Le public découvrira au fur et à mesure des émissions ces nouveaux talents de l'Algérie.

Que pensez-vous de la situation de la mode d'aujourd'hui en Algérie?

Franchement, on peut dire qu'on a des talents algériens jeunes qui peuvent aller travailler à Paris, à New York, à Milan sans aucun problème. Par exemple, l'année dernière nous avons eu Fares Ward qui était juste excellent et amine aussi. Ces derniers peuvent travailler partout en représentant l'Algérie. Ils ne sont, peut- être pas dans les tenues traditionnelles algériennes, mais c'est le but de Project Runway. Le but n'est pas d'avoir à tout prix des talents qui font du traditionnel, mais plutôt des talents qui ont le sens de la création et qui peuvent créer en Algérie, ainsi que dans le monde et entre parmi les plus grands créateurs dans le monde.

Une grande chaîne de télévision devait venir...

Tout à fait, c'était pour un grand événement. On devait l'organiser avec la collaboration de la chaîne télé Fashion tv à Oran au Méridien d'Oran. Les aléas ont fait que tout soit en stand bye.. Ca devait être un grand événement. C'est reporté à une date ultérieure...

Quels sont vos projets?
J'organise mon propre défilé de mode, le 02 novembre au Sheraton laval à Montréal.
Je voyage énormément. Je fais un métier passionnant qui est juste extraordinaire. Je crois que quand on aime ce qu'on fait, les gens le ressentent à travers la création. Cette dernière c'est la pièce la plus importante.

Vous avez combien d'années dans le métier?

24 ou 25 ans, je ne sais plus. On a été classé les premiers à l'Unesco. J'ai participé au salon de l'Unesco. Chaque année à l'Unesco ils font les pays d'Afrique. Le pays à l'honneur c'était celui de nos voisins. Mais c'est l'Algérie qui a été classée la première grâce à mon défilé qui était extraordinaire et qui a énormément plu. Il a fait le boom dans le monde entier. Un défilé de mode où j'ai eu à présenter toutes les tenues traditionnelles algériennes en collaboration avec monsieur l'ambassadeur Moussi qui m'a ouvert les portes à Paris pour pouvoir réaliser ce rêve où tout était dans les normes internationales. Pour ce faire, à l'Unesco, nous avons bénéficié d' une équipe de professionnels, des partenaires solides ainsi que de sponsors qui ont permis à l'Algérie d'être mise en avant à l'Unesco.

Vous avez habillé récemment la championne en gymnastique Kylia Nemour et bientôt Imène Khelif...

J'ai effectivement habillé Kylia Nemour. Je lui ai préparé une belle tenue pour faire un shooting le 20 septembre à Paris, en collaboration avec de grandes revues internationales. Le but c'est de promouvoir le patrimoine algérien. Imène Khelif et Kylia Nemour vont être les ambassadrices de l'Algérie, vêtues
de notre patrimoine algérien. Personnellement, j'aime habiller les stars et les personnalités publiques.. Tout le monde se bat pour travailler aujourd'hui avec Imène Khelif. Inchallah, je pourrai l'habiller convenablement prochainement et honorer l'Algérie à travers le monde. Elle est déjà très belle.
O. HIND