Algérie

Karaté : Amar Guerni, un jeune champion aux dents longues



Karaté : Amar Guerni, un jeune champion aux dents longues
ALGER - Le 16 octobre 2011 sera marqué d'une pierre blanche dans les annales du karaté algérien, le jeune Amar Guerni accède avec brio à la plus haute marche du podium "Cadets", aux Mondiaux de Melaka en Malaisie, réussissant là où beaucoup de ses aînés ont échoué.
A seulement 15 ans, la vie d'Amar Guerni a incontestablement changé ce jour là, avec cette médaille d'or de champion du monde kumité (-63 kg) qui est venue orner son cou au terme de l'épreuve réservée aux cadets des 7es Mondiaux de jeunes qui se sont déroulés en en terre malaisienne.
La salle d'entraînement du Rapid athletic musulman d'Alger (Rama) à El-Mouradia (Alger), où il exerce ses talents depuis ses 6 ans, vient donc d'enfanter un jeune prodige qui, pour son premier essai au plus haut niveau, a réussi un véritable coup de maître en hissant haut l'étendard algérien sur la scène internationale.
Et pourtant le chemin était long pour arriver au vermeil ! Le déménagement de sa famille d'El-Mouradia à Khraïcia, distante d'une trentaine de kilomètres, a complètement chamboulé le quotidien d'Amar qui n'a dû son salut qu'à ses parents, notamment son père sur qui il peut compter pour rallier la salle d'entraînement.
A la sortie de l'école, il trouve son père, sac de sport en main, en train de l'attendre pour le conduire aux entraînements qui débutent à 18h30 avant de le ramener vers les coups de 21h.
Ce natif de Kouba, ceinture marron, brun à la tignasse courte et au regard vif, a découvert cette discipline grâce à un certain Asloume Nazih, ami de son oncle et propriétaire d'une salle de karaté. Sur un coup de tête, il décida d'y adhérer pour s'initier aux différentes techniques qui lui permettront de se défendre dans la rue.
Son amourette pour le karaté passe à l'étape de la passion et il décida d'embrasser une carrière dans cette discipline où il commença la compétition sous la houlette des entraîneurs Bilal Ghomari et Benrabeh Mahmoud.
Dès son jeune âge, il a dû pourtant faire un choix douloureux en abandonnant la natation qu'il pratiquait depuis ses 4 ans. Avec le début des compétitions et sa scolarité, il était impossible pour lui de suivre ce rythme infernal, décidant d'opter pour le karaté. Un choix qu'il ne regrette point vu son ascension fulgurante qui lui a permis de devenir champion du monde.
Guerni a quitté Alger pour Melaka sur la pointe des pieds, ses camarades de classe et ses enseignants ne sachant pas où il était passé et chacun est allé de sa propre explication.
La majorité a cru qu'il avait définitivement abandonné les bancs de l'école pour se consacrer à sa passion qu'est le karaté. Et effectivement, le petit Amar a quitté l'école pour le karaté, mais provisoirement seulement, le temps d'aller jusqu'en Malaisie et se défaire de cinq adversaires (le Russe Abusupyanov, l'Argentin Navarro, le Turc Kucukoglu, le Croate Martinac puis l'Ukrainien Guzenko en finale) pour décrocher l'or et revenir par la grande porte en Algérie.
A l'annonce de sa victoire finale dans la presse et les médias, ses camarades de classe, ses enseignants et tout le personnel de l'école Loumi Ahmed de Birtouta n'en croyaient pas leurs oreilles. Ils sont restés ébahis et bouche bée devant le "culot" de ce jeune loup aux dents longues.
Il jure fidélité au Rama
Avec cette médaille d'or qui vient étoffer son palmarès déjà riche d'un titre de champion d'Algérie 2010-2011, d'une médaille d'argent aux Championnats arabes de Marrakech 2011 (Maroc) et d'une autre aux Jeux méditerranéens de Bari 2011 (Italie), sans oublier ses différents succès dans des tournois locaux, il est normal que le talent d'Amar attire les convoitises des plus grands clubs algériens voulant investir dans un espoir prometteur du karaté algérien.
Ce "chauvin" du "Barça", timide dans la vie mais pas sur le tatami, est loin cependant d'avoir la grosse tête et garde les pieds sur terre, affirmant qu'il a encore beaucoup à apprendre au sein de son club formateur qui lui a permis d'éclore.
Rencontré par l'APS lors d'une de ses séances d'entraînement, Guerni se dit, en outre, fier de "son" karaté qu'il apprend avec ses entraîneurs sans se référer à d'autres athlètes ou idoles. "Il est normal qu'un club veuille renforcer ses rangs avec les meilleurs athlètes. Mais moi je ne suis pas pressé, j'ai encore beaucoup à apprendre au sein du Rama. Je veux arriver jusqu'en seniors avec mon club formateur et remporter un titre dans chacune des catégories. Je me fixe le même objectif avec l'équipe nationale", a déclaré Guerni, timide sourire en coin.
Mais avant, le champion du monde algérien doit plonger dans ses livres et se concentrer sur sa scolarité pour améliorer ses notes qui, de son propre aveu, ont régressé depuis sa participation aux différentes compétitions.
"Je dois rattraper mon retard, surtout qu'en fin d'année, j'ai rendez-vous avec l'examen du B.E.M. Je ne veux rien lâcher, il faut que je réussisse dans mes études et en karaté", a espéré le diligent Amar qui rêve, un jour, d'entraîner l'équipe nationale ou d'être médecin.
Un long chemin reste à parcourir donc pour Guerni afin qu'il réalise son rêve. Un chemin long mais pas impossible pour un aussi jeune champion bourré de talent. Rendez-vous est déjà pris avec la 8e édition des Mondiaux de jeunes en Espagne en 2014. Bon vent sur les tatamis !


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