La liste des membres du nouveau gouvernement, rendue publique jeudi dernier, n'a pas échappé aux critiques. Au-delà de l'avis des manifestants du hirak opposés, systématiquement, à toutes les démarches venant du régime, ce sont les positions antérieures de certains membres de l'Exécutif de Abdelaziz Djerad qui font l'objet de polémique depuis vendredi dernier.Trois profils sont déjà sous les feux de la critique. Ils se sont trop étalés sur les réseaux sociaux, ces derniers mois, sans pour autant prendre conscience que cet espace, public par excellence, allait leur jouer de très mauvais tours. Ils ne s'attendaient peut-être pas à cette promotion. Ils n'ont d'ailleurs pas pris le soin d'effacer leurs traces indélébiles sur l'espace bleu. Les internautes n'ont pas peiné pour les retrouver et les rappeler à leurs auteurs, devenus désormais des personnalités publiques. Pour certains profils, les positions sont carrément racistes et indignes. C'est le cas du ministre du Commerce, Kamel Rezig.
Ce dernier ne s'est pas seulement contenté de brandir «son doigt tacheté» de l'encre indélébile pour prouver qu'il avait bel et bien voté le 12 décembre dernier. Engagé dans la propagande abjecte, conduite par des officines occultes, contre le hirak, le désormais membre du gouvernement a puisé, de longs mois durant, dans le jargon nauséabond de certaines figures politico-médiatiques pour verser dans l'insulte à l'égard d'une partie du peuple algérien, en ciblant directement la Kabylie. Enseignant d'économie à l'université de Blida, l'homme est allé très loin dans ses dérapages jusqu'à traiter, comme on le voit sur ses posts Facebook, «les hirakistes» de «voyous».
Pis encore, il n'a pas hésité à s'attaquer à des figures respectables du hirak, dont les avocats Mustapha Bouchachi, Zoubida Assoul, Mokrane Aït Larbi et les activistes politiques Karim Tabbou et Samir Belarbi. Dans une publication datée du 3 août dernier, il les qualifie de «fils de harkis» et de «cancer de l'Algérie», parce qu'il ne partage pas leurs positions. Gravissime pour un enseignant universitaire qui accède, depuis jeudi, à la haute fonction de l'Etat. A-t-il eu une promotion pour ses dérives impardonnables ' Visiblement, c'est le cas.
Les échanges de Ferhat Aït Ali avec des internautes
L'autre ministre qui suscite la polémique est Ferhat Aït Ali, chargé du portefeuille de l'Industrie. Le concernant, ce ne sont pas ses publications anti-hirak qui provoquent plus l'indignation. Etant une personnalité publique, appréciée notamment pour ses analyses de la situation économique et financière du pays faites dans la presse et sur les plateaux TV, Ferhat Aït Ali ne maîtrise pas, pour autant, ses nerfs. Lorsqu'il est poussé dans ces derniers retranchements par des facebookers commentant ses publications, l'homme a souvent des réflexes agressifs. Il n'hésite pas à envoyer des messages privés insultants. Pour son malheur, les destinataires de ces messages les ont rendus publics.
Et depuis, jeudi dernier, ils sont diffusés à grande échelle. Les internautes sont remontés aussi jusqu'en 2017 pour exhumer une publication de Ferhat Aït Ali dans laquelle il est tombé à bras raccourcis sur l'actuel chef de l'Etat, Abdelmadjid Tebboune, qui venait juste d'être nommé Premier ministre, à l'époque.
Malika Bendouda, une hirakiste jusqu'au 2 janvier
Sur un autre registre, la nouvelle ministre de la Culture, Malika Bendouda, suscite, quant à elle, l'étonnement. Les gens ne comprennent, toujours pas comment elle a accepté d'intégrer le gouvernement, alors qu'elle a toujours critiqué toutes les démarches du pouvoir, depuis le 22 février dernier. En effet, l'enseignante de philosophie a posté une série de publications dans lesquelles elle s'est positionnée contre, y compris l'élection présidentielle du 12 décembre 2019. Malika Bendouda est restée «hirakiste» jusqu'au? 2 janvier.
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Posté Le : 05/01/2020
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Madjid Makedhi
Source : www.elwatan.com