Algérie

Kamel Djenouhat plaide pour la levée des mesures restrictives



Avec l'amélioration sensible de la situation épidémiologique et sachant que la population est aujourd'hui immunisée à 90%, l'Algérie, estime le Pr Djenouhat, doit renouer avec une vie normale en levant les dernières mesures restrictives.La baisse des contaminations liées à la Covid-19 continue de se confirmer. Jeudi, l'Algérie a enregistré seulement 51 nouveaux cas confirmés de coronavirus en 24 heures. Une décrue jamais constatée depuis au moins deux ans.
Il faut remonter à mars 2020 pour retrouver une courbe baissière aussi prononcée. Cette tendance touche également le nombre de décès ? cinq morts, selon le ministère de la Santé ? alors que 15 patients se trouvent actuellement en soins intensifs. Allons-nous, à la lumière de ces chiffres, vers la fin de la pandémie '
Si les spécialistes se gardent, pour l'instant, de sonner la fin de la Covid-19, ils assurent, néanmoins, que la situation épidémiologique en Algérie s'est sensiblement améliorée. "Tous les indicateurs en notre possession sont rassurants. On peut dire que le pire est derrière nous", a confié à Liberté le professeur Kamel Djenouhat.
Après la quatrième vague qui a touché le pays à la mi-janvier, avec un pic historique de plus de 2 500 contaminations, l'Algérie, assure le Dr Djenouhat, également président de la Société algérienne d'immunologie, "est désormais immunisée à 90%". L'immunité collective est donc bien là.
Ce taux a été atteint grâce à la propagation du variant Omicron, souligne Kamel Djenouhat qui ajoute, par ailleurs, que le pays peut aller vers une ouverture totale, avec la levée des dernières mesures restrictives contre le coronavirus encore en vigueur.
"Avec cette décrue historique des contaminations, il n'est plus besoin d'imposer des mesures draconiennes. Même les contaminations recensées ne présentent pas, dans la majorité des cas, de gravité. Le variant Omicron est prédominant depuis janvier déjà. Ce variant est un vaccin naturel", rappelle-t-il encore.
Quid des sous-variants ' Là encore, l'immunologue se veut rassurant : "Aucun cas de sévérité enregistré à ce jour. Il faut savoir que le variant Omicron assure une immunité d'au moins six mois, d'où le peu de risque de voir les sous-variants, au moins durant cette période, impacter la population."
Signe de l'amélioration de la situation épidémiologique : plusieurs hôpitaux du pays commencent à renouer avec une activité normale. À l'hôpital de Rouiba, dans la banlieue d'Alger, le service de pneumologie a retrouvé, depuis jeudi 3 mars, sa vocation première, alors qu'il était réquisitionné, depuis 2020, pour la prise en charge des cas Covid.
Sur un autre plan, les mesures barrières, déjà assouplies, devront être totalement levées. Même l'exigence de la PCR dans les aéroports ne devrait plus être obligatoire à la lumière de cette décrue, comme l'affirme encore le Dr Djenouhat. "Vu la situation épidémiologique, au niveau mondial d'ailleurs, je pense qu'il n'est plus utile d'exiger la PCR dans les aéroports", dit-il.
Qu'en est-il de la vaccination ' Kamel Djenouhat rappelle, encore une fois, que le variant Omicron "fait déjà office de vaccin naturel". "Sachant que la population est immunisée, actuellement, à 90%, le vaccin n'est efficace, en ce moment, que pour une minorité. Il n'est pas nécessaire, par exemple, de faire vacciner une personne déjà infectée", explique le spécialiste, en préconisant, cependant, la vaccination pour les personnes âgées et celles atteintes de maladies chroniques.

Karim BENAMAR


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