Kamel Chennane : L'autre son de cloche
Au moment où la tendance est aux louanges, dédiés au chef de l'Etat, et autre « bénédicités », Kamel Chennane, jeune chanteur kabyle, connu pour ses chansons rythmées, comme pour se démarquer de cet opportunisme, vient de diffuser un nouvel album, aux éditions Amazigh, comportant 9 chansons, où il fait, en toute impartialité, une toute autre lecture des derniers événements qu'a connus le pays, les élections présidentielles. Le ton est ainsi donné et pour mieux égratigner cette tendance à dérouler le tapis rouge à tout bout de champs, il « tire à vue » sur ceux qui font de l'Algérie un eldorado au moment où tout n'est pas rose. Sa chanson intitulée Obama, en est la parfaite illustration, car, pour lui, l'Algérie « est dans un tourbillon dévastateur ». Faisant le parallèle entre les récentes élections présidentielles aux USA et en Algérie, Kamel Chennane dit d'un air désolé que « Obama est en Amérique, ici, chez nous, il n'y a rien ! » « Mais, ajoute-t-il d'un air imprégné de sous-entendus, cela ne fait rien, les jeunes, ajoutez-en encore cinq ! » (Comprendre, cinq autres années). Cette chanson est, en quelque sorte une bifurcation à « 90° » par rapport à son répertoire beaucoup plus porté sur le sentimental. Une façon de montrer que l'artiste peut dire Tiquranin (la vérité crue). Il relate, à cet effet, tout le parcours des mandats réalisés par l'actuel chef de l'Etat. Ainsi, et comme à son accoutumée et fidèle à son style, l'artiste n'a pas manqué d'aborder dans son album disponible en K7et en CD un enchaînement de thèmes en rapport avec la société en général. Dans cet album, Kamel Chennane qui a utilisé une chorale et dans l'une de ses chansons s'est inspiré du style oriental et de Gnawi. D'ailleurs, à travers les autres chansons de ce nouvel album, Kamel Chennane ne déroge pas à la règle qu'il s'est établie : parler d'amour. Le chanteur est resté fidèle à ses principes et surtout à ce qui fait sa notoriété : le genre sentimental.
Posté Le : 26/04/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Amar Fedjkhi
Source : www.elwatan.com