Kaléidoscope

Dans le journal de ce matin, nous trouvons à lire encore les mêmes mauvaises nouvelles. Ces évènements qui ont eu lieu un peu partout dans le monde semblent presque irréels du fait de leur éloignement géographique. Ceux qui nous intéressent sont relayés dans les rubriques de proximité, car ils se sont passés pas loin de chez nous. Pour ces histoires, rien d'étonnant. On les connaît sans avoir besoin de lire le journal. Il suffit de s'intéresser aux personnes qui vivent dans le quartier où les faits divers ont régulièrement lieu. Il est très difficile de ne pas voir ou de ne pas entendre leur vie aux paumés. Résidents permanents des articles publiés dans les journaux locaux. Ces vies cabossées résonnent à travers nos murs. Les rues de nos quartiers sont les scènes où se jouent les théâtres de la vie quotidienne, où des destins se font. Les voisines qui demandent un peu de sucre ou d'huile ou de sel… car, disent-elles, elles n'ont pas eu le temps de s'approvisionner dans les magasins. Les hommes qui mendient une cigarette et du feu à chacune des rencontres. A chaque recoin de rue. La misère étalée sous nos fenêtres. Celle qui pique nos yeux. Celle qui nous montre combien on est impuissant face à ces détresses. Ces articles tressés de nouvelles sordides ne font que nous conforter dans la connaissance du terrain que nous avons. Malheureusement. Que fait l'Etat face à ces urgences urgentissimes ' Avons-nous des travailleurs sociaux qui encadreraient ces familles désorientées car trop pauvres ' Pauvres dans tous les sens du terme. Pauvres matériellement, sans le sou. Pauvres intellectuellement, sans éducation. A cela, on a l'impression que ces gens sont méchants car ils sont décrits comme violents. En fait, la vie ne leur fait aucun cadeau et pour survivre, ils se déchaînent.