Algérie

Kaïs Saïed opterait pour un régime présidentiel


De Tunis, Mohamed KettouLe chef de l'Etat tunisien Kaïs Saïed est, actuellement, dans une situation peu enviable. Surtout depuis un certain 25 juillet, une date qui marque sa décision de geler le Parlement, de congédier le chef du gouvernement et de suspendre l'immunité dont jouissaient les députés.
Un tas de problèmes tracassent le chef de l'Etat appelé à résoudre des équations connues et inconnues cumulées depuis une dizaine d'années. Aux questions économiques, s'ajoutent les pressions constitutionnelles qui le placent devant des dilemmes parfois insolubles.
Pour le député Heykel Mekki, le Président Kaïs Saïed annoncera, bientôt, de nouvelles mesures. Il semble que le chef de l'Etat s'oriente vers la dissolution du Parlement, la désignation d'un nouveau chef du gouvernement, la rédaction d'une nouvelle Constitution à soumettre à un référendum et des élections législatives anticipées selon un nouveau code électoral.
Une nouvelle Constitution
Pour certains députés, il est impossible de nommer un chef de gouvernement. Car cela, selon eux, est interdit par la Constitution. D'autant plus que tout nouveau gouvernement doit obtenir sa légitimité du Parlement dont les activités sont gelées depuis un mois et demi. Toutefois, des spécialistes en droit constitutionnel considèrent qu'il y a toujours un moyen de contourner cette difficulté. Il est conseillé, estiment-ils, de recourir au dialogue avec les acteurs politiques. Ce qui serait irréalisable vu l'animosité que nourrissent plusieurs partis politiques envers Kaïs Saïed.
Ainsi, les avis des juristes diffèrent voire se contredisent, parfois. En effet, certains parmi eux estiment qu'en se déclarant, le 25 juillet dernier l'unique dépositaire de tous les pouvoirs, Kaïs Saïed a toute latitude de nommer un chef de gouvernement ou un Premier ministre pour l'aider dans la gestion des affaires du pays.
Hana ben Abda , professeure de droit public, estime que le président de la République est en droit de nommer un nouveau chef de gouvernement, tirant ce droit de l'état d'exception imposé au pays depuis plus de 45 jours. Cette option devient de plus en plus urgente pourvu qu'elle ait un fondement constitutionnel qui mettrait fin aux pressions exercées par les partenaires étrangers et ferait gagner, à la Tunisie, la confiance des bailleurs de fonds. C'est, en fait, en raison des relations, combien difficiles, avec ces derniers que de nombreux experts financiers estiment que la Tunisie a besoin d'un économiste à la tête du gouvernement. Kaïs Saïed en est-il conscient et suivra-t-il les conseils de ces experts '
Toujours est-il que, selon l'un de ses conseillers, Walid Hajjam, le chef de l'Etat inclut dans son plan l'instauration d'un régime présidentiel et ne tardera pas à annoncer la nomination d'un chef de gouvernement. À ce ne propos, Kaïs Saïed ne semble pas pressé maintenant que les pressions française, américaine et du G7 ont baissé d'un cran pour soutenir, à travers un fin langage diplomatique, son initiative du 25 juillet.
M. K.
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