Algérie

Kaïs Saïed annonce ses priorités pour la Tunisie



Après son investiture mercredi, M. Saïed aura une semaine pour charger le parti vainqueur des élections législatives du 6 octobre, le mouvement d'inspiration islamiste Ennahdha, de former un gouvernement.Respect de la loi, égalité entre tous les Tunisiens, renforcement des droits des femmes : le nouveau président de la Tunisie, Kaïs Saïed, a annoncé hier ses priorités, en prêtant serment devant le Parlement, avant de prendre ses fonctions. M. Saïed succède au chef de l'Etat par intérim Mohamed Ennaceur, nommé pour 90 jours après le décès en juillet dernier du premier président élu démocratiquement au suffrage universel en Tunisie, Béji Caïd Essebsi. Lors de sa prestation de serment devant le Parlement, il a remercié "en ce moment historique (...) tous les Tunisiens et Tunisiennes aux quatre coins du monde" qui ont voté pour lui et ceux aussi qui ont "voté librement" pour son adversaire, l'homme d'affaires controversé Nabil Karoui.
Les Tunisiens "ont besoin d'un nouveau rapport de confiance avec les politiciens et ceux qui gouvernent", a-t-il estimé. Quasi inconnu jusque-là sur la scène politique, cet ancien universitaire de 61 ans spécialiste du droit constitutionnel, et candidat sans parti, a été élu président le 13 octobre avec 72,71% des voix, prenant de court la classe politique. Promettant de "réunir tous" et d'être "au-dessus des conflits" internes, le nouveau président a précisé devant le Parlement que chacun "est libre de ses convictions et ses choix, mais les services de l'Etat doivent être à l'abri de tous les calculs politiques".
Parce que "ce peuple qui a tant attendu (...) veut passer du désespoir à l'espoir", a-t-il ajouté. Martelant son attachement au respect de la loi, il a également assuré qu'"il n'est pas question de porter atteinte aux droits de la femme", sous les applaudissements des députés, des responsables du gouvernement et des invités diplomatiques. M. Saïed a aussi souligné le besoin "de renforcer les droits de la femme tunisienne, notamment socioéconomiques".
Pourtant il s'était prononcé clairement, lors des interviews accordées à des médias locaux, contre l'égalité en matière d'héritage, une question délicate, car elle touche à un principe dicté par le Coran, selon lequel une femme hérite le plus souvent moitié moins qu'un homme du même degré de parenté. Au niveau international, M. Saïed a affirmé l'engagement de l'Etat tunisien "à respecter les différents accords internationaux, mais aussi à les réviser conformément à l'intérêt et à la volonté du peuple".
Il a aussi insisté sur le soutien de la Tunisie à la cause palestinienne en précisant : "Notre position n'est pas du tout contre les juifs mais contre la colonisation et le racisme." Huit ans après la révolution qui a mis fin à la dictature de Zine El-Abidine Ben Ali, la Tunisie, berceau du Printemps arabe, reste confrontée à de nombreux défis. Si la sécurité s'est nettement améliorée ces dernières années, après une série d'attentats terroristes dévastateurs en 2015, le chômage continue de ronger les rêves, notamment des jeunes, et l'inflation grignote un pouvoir d'achat déjà faible.

R. I./Agences


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