Algérie

"Kahla ou Beida" de Bouguermouh ouvre le 2ème festival du cinéma jeune public




La 2ème édition du festival algérien du cinéma jeune public a débuté, lundi soir, à la cinémathèque de Bejaia, par la projection de "Kahla ou Beida", un film repère du "répertoire" de feu Abderrahmane Bouguermouh, et remis au goût du jour, pour mettre en avant l'esprit de l'événement, essentiellement dédié aux jeunes cinéphiles.Bien que réalisée, à titre d'hommage aux supporters du club de football de l'Entente de Sétif, l'oeuvre traite, en fait, de la bravoure, la générosité, et l'espoir des jeunes en Algérie, lesquels, malgré les moyens peu fournis, se "décarcassaient" avec force et rire pour améliorer leur quotidien.
"Rabia", son jeune héros, non encore parvenu à l'étape du collège en est l'exemple type, amené, malgré lui, à se trouver des activités extrascolaires, pour se faire quelques économies. Son but, à l'évidence, n'est pas de faire précocement fortune, mais pour venir en aide à sa jeune soeur tétraplégique à qui il voulait offrir un fauteuil roulant, en économisant discrètement.
Farceur, audacieux, spirituel, il se lance à corps perdu dans "les affaires", achetant, vendant, prêtant, empruntant, jusqu'au jour où il ramène "l'offrande" à sa petite soeur.
Moment poignant, pour toute sa famille, qui n'a eu de cesse de le vilipender, pour ses comportements. Moment de joie aussi, pour tous les habitants de la ville, au fait de l'acte de générosité de Rabia qui se trouve être le frère cadet de l'attaquant vedette de "Kahla ou Beida"et qui, pour sa part, a subordonné sa participation à la finale de la coupe d'Algérie, qu'au prix d'une prise en charge médicale de sa soeur à l'étranger.
Un happy end, dans lequel tout le monde trouve son compte, y compris les supporters de l'entente de Sétif, qui ont fini par voir leur formation remporter le trophée.
Un film réaliste, plein d'humour, tourné loin du tout sentimentalisme, malgré la trame un tantinet dramatique et qui célèbre surtout, l'harmonie et la solidarité populaire ainsi que la verve et l'énergie des jeunes d'alors prêts à tous les sacrifices, mais aussi à toutes les victoires.
Au-delà du film, c'est le parcours de Bouguermouh lui-même, qui a fait débat, le fils de la colline d'Ighzer Amokrane, n'ayant pas cheminé, ni nagé dans un fleuve tranquille, mais parcouru des chemins parsemés d'embûches.
"Il n'a jamais plié. Il a vécu chichement mais toujours avec un grand coeur, n'hésitant pas à venir en aide à tous ceux qui le sollicitaient", a dit dans un témoignage émouvant, son épouse, Na -Djamila, présente à cette séance inaugurale.
Le festival, appelé "l'envol de la cigogne", a été mis sur pied pour aider à la formation des jeunes dans les métiers du cinéma, et la diffusion d'oeuvres cinématographiques nationales et universelles.
A son programme, étalé jusqu'au 4 juillet, il est retenu la diffusion d'une dizaine d'oeuvres, entre long , court métrages et documentaires, à Bejaia et dans une dizaine de communes ainsi que des ateliers de réflexion et débat sur le cinéma en général, en rapport avec les thèmes des films prévus.
L'association "Ciné+" de Timezrit, qui en est l'initiatrice, entend le mettre à profit pour recruter de jeunes talents, et les initier aux techniques de productions cinématographiques.


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