Algérie

Kafka, tout près de Laghouat Point Net



Ce n'est pas tous les jours que des élus se mettent en colère pour régler les problèmes de leurs électeurs. En l'occurrence, la «petite» information, d'ailleurs laborieusement visible au milieu de brèves régionales d'un quotidien national, aurait peut-être mérité plus d'attention.
Dans une petite commune de la wilaya de Laghouat dont la dénommination n'évoque pas grand-chose, des élus au nombre de cinq aurait pu occuper le devant de l'actualité, eux qui ont poussé leur indignation jusqu'à la colère intempestive en occupant carrément le siège de l'APC à laquelle ils appartiennent.
Cela fait donc plus d'une semaine que ces élus de la commune de In Sid Ali, une localité située à plus de cent kilomètres au nord du chef-lieu de la wilaya de Laghouat, sont tout simplement en situation... d'insurgés.
A l'origine de la colère ' il est presque tentant de dire de la mutinerie ' des «irrégularités» dans la distribution de logements sociaux et d'équipements générateurs d'énergie solaire.
L'un dans l'autre, les élus, dont un ancien maire, «revendiquent» également leur intégration dans les nombreuses «commissions» de l'APC.
Il y a en effet beaucoup de commissions, que ce soit à l'APC ou à d'autres niveaux des collectivités locales, qu'elles soient régulières ou «ad hoc».
Mais puisque c'est dans la foulée d'une... distribution que les élus se sont miraculeusement découvert une âme de défenseurs de la veuve et de l'orphelin, il n'est pas besoin d'être particulièrement perspicace pour comprendre qu'en l'occurence, ce sont les... commissions qui décident de l'affectation des logements sociaux et ' subsidiairement ' des panneaux et autres équipements à énergie solaire qui intéressent en premier chef nos élus insurgés.
C'est du moins ce que suggère en grande partie l'opinion locale qui, on l'aura compris, n'ont pas été vraiment sensibles à la «rebellion» de leurs intrépides conseillers municipaux.
Non seulement les habitants d'In Sidi Ali n'ont pas été émus outre mesure par la généreuse et chevaleresque action de leurs élus, mais la suspicion dont ils l'entourent est d'une grande évidence.
Sinon, le moins qu'on puisse dire est qu'ils auraient manifesté quelque solidarité à leur égard ou auraient carrément intégré la «protestation», ce qui aurait été dans l'ordre naturel des choses. Mais en termes de message, ce fait nous renvoit plutôt à une réalité plus cruelle.
S'il n'y a apparemment pas de doute sur la nature de la «rebuffade» des élus de cette localité de Laghouat, d'une manière générale, le fait est aussi symptomatique de la rupture de confiance entre le citoyen et les élus.
A tel point que même quand il advient ' ce qui est rare, il est vrai ' que des élus «font leur travail», cela devient forcément... louche! Ils n'ont pas l'habitude, les «pôvres» !
Cela peut arriver n'importe où, mais on l'aura vérifié sur cette «situation concrète», comme disent les dialecticiens. C'est arrivé à In Sidi Ali où les élus peinent à entrer dans les grâces de leurs «électeurs» sur une question qui relève pourtant de leur quotidien direct.
Y compris en menaçant de dresser... une tente devant le siège de l'APC, la vanité de l'action semble évidente, parce qu'en guise de... solidarité ou d'implication, les citoyens locaux parlent déjà de «man'uvre politicienne» et commencent même à s'énerver en raison des désagréments que leur coûte la protestation des... élus. Il y a même du Kafka dans l'affaire.


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