Le Guide libyen, le colonel Mouammar Kadhafi, est attendu lundi dans la capitale française pour une visite « officielle » de cinq jours, la première depuis 1973. Paris espère engranger des contrats « dans un certain nombre de domaines, comme l'énergie, le nucléaire mais aussi l'agriculture, la santé», selon le porte-parole de l'Elysée, David Martinon. Mais il n'y aurait pas que ces contrats d'ordre civil. Des contrats d'armement pourraient également être signés à l'occasion de cette visite. M. Martinon a déclaré vendredi dernier qu'il n'y avait « pas de tabou » en ce qui concerne les ventes d'armes à la Libye. Dans un entretien au Figaro d'hier, Seif El-Islam Kadhafi, l'un des fils du leader libyen, a indiqué que son pays « négocie sur les Rafale », sans d'autres précisions. « Nous allons acheter pour plus de 3 milliards d'euros d'Airbus, un réacteur nucléaire, et nous voulons aussi acheter de nombreux équipements militaires. Nous négocions sur les Rafale », a-t-il dit. Sur son site Internet, le quotidien économique français La Tribune a écrit mercredi dernier que lors de cette visite, les deux présidents «Mouammar Kadhafi et Nicolas Sarkozy discuteront notamment de l'acquisition par les Forces spéciales libyennes (...) de 10 à 14 avions de combat Rafale armés notamment de missiles air-air Mica du missilier européen MBDA». La France n'a pas réussi à vendre encore ses Rafale et, manque de bol, le choix éventuel de la Libye pour cet avion de combat interviendrait alors qu'un Rafale de l'armée de l'air française s'est écrasé jeudi dernier en Corrèze (Sud-Ouest de la France). Ce qui n'a pas empêché le ministre de la Défense Hervé Morin, « qui avait pourtant, il y a quelques mois, critiqué implicitement pour sa trop grande sophistication, de dresser l'éloge de l'appareil», constate la presse de l'Hexagone. Le ministre français de la Défense a déclaré, à la suite de cet accident, que « le Rafale a déjà fait ses preuves. C'est un avion de qualité. Mais il peut toujours y avoir des accidents ». Cette visite, qui intervient cinq mois après celle du président français Nicolas Sarkozy à Tripoli, le 25 juillet, à l'issue de la libération des infirmières bulgares et du médecin palestinien, suscite une polémique alimentée par certaines voix françaises qui la voient d'un mauvais oeil. A cette controverse entretenue par des déclarations hostiles, comme celles du premier secrétaire du Parti socialiste François Hollande, du chef du parti centriste le MoDem François Bayrou, ou de celle de l'ex-candidat à la présidentielle, la socialiste Ségolène Royal, l'Elysée répond que cette visite «marquera une étape significative dans le retour progressif de la Libye au sein de la communauté internationale ». Et pour le fils du chef de l'Etat libyen, la visite « doit couronner les nouvelles relations entre la France et la Libye ». « Nous avons commencé avec la résolution de la question du DC-10 d'UTA, puis il y a eu les infirmières bulgares, puis les contrats signés entre notre pays et des sociétés françaises, y compris l'accord sur une centrale nucléaire. Ce fut un long processus, que je suis depuis longtemps. Maintenant, la visite du Guide à Paris montre que nous avons atteint le sommet de notre relation », a-t-il expliqué dans Le Figaro. Lors de cette visite, qui durera jusqu'au 15 décembre, le chef de l'Etat français recevra son homologue libyen à deux reprises pour des entretiens: lundi et mercredi prochains.
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Posté Le : 09/12/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : L'un de nos correspondants à Paris: MAmina
Source : www.lequotidien-oran.com