Kaddour, ila l'fana...

Les amis de Kaddour Akerdida, réunis pour le premier anniversaire de sa disparition, ont choisi cette terrasse en bord de mer qu'il chérissait tant pour lui rendre un émouvant hommage.Ils sont venus de toute la région pour témoigner de leur amitié et des plus nobles sentiments envers celui qui a aimé la vie, qui a adoré la mer et qui savait si bien les réunir. Ses amis de Annaba, Bien sûr, mais aussi ceux de Skikda, la ville où il multipliait les haltes quelques années avant sa mort. Skikda où ses amis, nombreux, ne finissent pas de le pleurer. Il aimait la mer là où il allait. L'enfant du vieux rocher ne se lassait jamais de la Grande Bleue.
Issue d'une famille accrochée aux flancs des hautes montagnes de Jijel, Kaddour avait un faible pour Tichy et les Hammadites où il se rendait souvent... La mer, encore la mer...
Hier, de lourds nuages moutonnaient au-dessus du golfe terriblement triste... Couleurs indéfinies de souvenirs diffus. Couleurs du ciel délavé. Couleurs des eaux tranquilles reflétant la pâleur qui les domine... Couleurs du sable légèrement mouillé... Domaine royal de Kaddour qui faisait mille fois la navette entre le nord et le sud de la plage, recherchant ces sensations que procure Toche à ses amoureux, ces rencontres fortuites qui se tissent autour d'un repas ensoleillé et d'un air de malouf survolant les terrasses regaillardies par le souffle chaud de la fraternité.
Jamais plus, nous ne revivrons l'intensité de ces moments d'un rare bonheur. Le chef d'orchestre des congrès de l'amitié, le pape des messes fraternelles au bord de la Méditerranée, s'en est allé pour de bon. Les amis ont levé les yeux vers le ciel... A toi, l'ami, le frère, nous sommes là pour t'honorer, pour te redire que nous ne t'oublierons jamais... Ila l'fana ! Comme tu aimais le crier... Jusqu'à la fin du monde.
Merci, frère, pour tous les moments de bonheur volés à la triste rengaine des jours...