Il y a deux ou trois décennies, qui en Algérie n'a pas vibré aux chansons des Italiens Adriano Celentano ou Toto Cotugno '
Lyon. De notre correspondant Ces artistes à la voix tendre ont été « nationalisés » par les jeunes générations qui trouvaient dans les rivages adriatiques une évasion à leurs soucis. L'Algérien s'est toujours senti proche de l'Italien et le franco-algérien Kad Merad a réussi le prodige d'incarner à l'écran cette affection désabusée, vue depuis l'hexagone. Dans L'Italien, qui sort sur les écrans français mercredi prochain, il joue le rôle de Mourad, qui depuis son plus jeune âge s'est mis dans la peau de Dino. Adulte, il devient ce « Dino Fabrizzi », et il réussit dans une concession Maserati (évidemment !) à Nice. Personne dans sa famille ne connaît ce changement d'identité. Ni son patron qui le verrait bien lui succéder ni sa compagne Hélène ne sont au courant de cette fausse identité... Cette vie dans le mensonge constant donne lieu à un certain nombre de quiproquos et de situations burlesques. Au fond, ce scénario invraisemblable permet une réflexion sur le racisme anti-algérien, sans que le discours soit pesant, bien au contraire.Kad Merad, lui-même, en présentant son film réalisé à Marseille (lire El Watan du 27 juillet 2009) résumait le film : « C'est largement inspiré de l'histoire personnelle que je trimballe, du fait de mes origines ». Dans la veine comique dont il ne se départ jamais, il déclare : « Qu'on s'appelle Dino ou Mourad, on est tous égaux' surtout quand on s'appelle Dino. » Certes, parmi les phrases tests qu'on relève dans les extraits déjà sur Internet, Kad Merad dit : « Une société parfaite est une société qui donnerait des logements en priorité aux arabes ». Lui, qui dans le film en a souffert au point de devenir Dino, c'est un véritable cri du c'ur qui va plus loin que la seule évocation cinématographique. Réalisé par Olivier Barroux, L'Italien nous donne l'occasion de revoir avec plaisir Sid Ahmed Agoumi, notre prodigieux comédien algérien qui joue le père de Dino-Mourad. Une filiation qui induit l'un des moments pathétiques du film. Dans dix jours débute le ramadhan et Mourad, qui passe outre tous les ans, devra cette fois assumer la promesse faite à son père malade : faire le ramadhan à sa place... Pour Dino, l'italien, cela ne va pas être simple. Et le spectateur va goûter les scènes cocasses que cela engendre. Parmi les autres comédiens : Philippe Lefevbre, Karim Belkhadra, Valérie Benguigui et Roland Giraud. Du beau monde pour un film qui devrait cartonner cet été.
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Posté Le : 12/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Walid Mebarek
Source : www.elwatan.com