Algérie

Kabylie - Deux unités industrielles dans la tourmente



Socothyd et Cotitex menacent de fermer Le tissu industriel kabyle glisse de plus en plus vers des horizons incertains. La région qui a vécu, avec les douloureux événements du Printemps noir, une série de délocalisations aussi bien d’entreprises que de commerçants, vient de voir deux unités, jadis fleurons de l’industrie dans la région, menacées de disparition. C’est ainsi que la Cotitex (ex-Sonitex) de Draa Ben Khedda, et certainement toutes les unités de cette filière, est en pleines difficultés financières. En effet, cette entreprise qui employait, jadis, jusqu’à 5000 travailleurs, a vu ses effectifs fondre comme neige au soleil, pour ne plus en compter que 1100 qui n’arrivent plus, faute d’un plan de charges et d’un écoulement sur le marché national, à faire face à la concurrence du textile étranger, notamment asiatique, qui envahit de plus en plus le marché national. Toujours selon nos sources, l’unité pense sérieusement à mettre au chômage technique ses employés car les banques refusent désormais de secourir ce géant aux pieds d’argile. Hier, mardi, les responsables administratifs et syndicaux de l’unité auraient pris attache avec des responsables du secteur à Alger afin de trouver une «issue de secours». Mais, sur place, les travailleurs disent que, «plus aucun espoir ne reste, et l’usine va bientôt fermer, licenciant ainsi ce qui reste des effectifs». Par ailleurs, concernant la Socothyd des Issers, l’autre entreprise publique en difficulté dans la région, l’unité est actuellement fermée pour cause de problèmes entre les travailleurs et le PDG. Au départ, il s’agissait de 20 employés que la direction voulait traduire devant le conseil de discipline, ce qui a été obstinément refusé par l’ensemble du personnel. Progressivement, les travailleurs en sont arrivés à demander le départ de leur PDG. Les choses en sont là. Le conseil d’administration appuie le PDG qui vient de décider de fermer les portes de l’entreprise, après avoir vainement appelé les grévistes à la raison. De fait, les choses sont tellement imbriquées que l’unité est en «congé technique». La région est ainsi pénalisée et une unité publique condamnée à la faillite à cause de l’incompréhension des uns et des autres. Les Issers et Draa Ben Khedda, qui étaient au cours des années 70, 80 et 90, les deux pôles industriels de la région, sont aujourd’hui dans l’expectative. La Cotitex risque de fermer ses portes et licencier son millier de travailleurs et la Socothyd fait face à une situation ubuesque qui risque fort, si elle perdure, d’avoir des effets très négatifs sur le devenir de l’entreprise même. Quand on sait que le collectif des travailleurs de cette dernière est en grève depuis le 30 octobre dernier, on comprend l’angoisse des employés et de leurs familles. L’Etat se doit de réagir afin de sauver ces deux fleurons de l’industrie dans la région.


Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)