Kabylie

Des terroristes s’invitent de force à une fête Ils étaient environ une douzaine d’éléments armés qui passaient par le village de Taghit Mahmoud dans la commune de Souk El T’nine dans la daïra de Maâtkas quand ils se trouvèrent en présence de réjouissances dans une famille du village… Aussitôt, ils s’inviteront à la fête, se font servir avant que n’arrive le moment de la fatiha, le mariage religieux. Les terroristes commencent par chasser le taleb qui était là pour célébrer le mariage. Puis ils décident de célébrer eux-mêmes le mariage, au grand dam de la famille. Ils demandent au père de la jeune promise de procéder autrement, car d’habitude c’est aux parents et plus spécialement au père du jeune homme de demander la main de la fille à ses parents. Or, les terroristes ont exigé du père de la fille de demander la main du jeune homme à ses parents qui étaient là, assistant médusés à ce «renversement de vapeur!» Ne pouvant faire autrement, le père de la fille demanda la main du jeune homme et encore heureux que cela se limite à cela car, selon nos sources, il semble que pour les terroristes c’est au jeune homme de venir dans la maison de la mariée pour consommer le mariage! Il faut dire que les terroristes n’interviennent que dans les hameaux et les villages isolés, là où les forces de sécurité sont absentes et il est arrivé encore pire dans ces localités isolées. C’est ainsi que des éléments armés auraient imposé un autre rituel aux parents d’un défunt. Ils recommandent, autant dire ils commandent, à la famille du défunt de laisser le corps seul dans une chambre et interdisent à la famille d’avoir recours aux marabouts et autres talebs qui, d’habitude, sont là pour réciter des versets du Coran. Cette nuit toute religieuse participe en fait à une sorte de rituel qui facilite le travail de deuil. Les terroristes semblent vouloir imposer une démarche qui n’est pas du tout algérienne ni même musulmane. Enterrer son mort dans la journée même et s’il faut veiller absolument faire en sorte que le corps soit seul, enfermé dans une pièce et tout cela sans la récitation des versets du saint Coran. Ou encore se marier selon un rituel étranger à nos coutumes qui sont ce qu’elles sont mais bien les nôtres, héritées des anciens et non pas des coutumes importées on ne sait d’où. Les habitants de ces hameaux et villages se demandent si ces terroristes vont s’arrêter là ou alors s’il faut absolument que les forces de l’ordre soient partout implantées pour que les gens puissent vivre normalement. Déjà, bien des jeunes pensent à demander des armes ou à équiper leurs villages de sirènes et se payer des «vigiles» pour justement alerter les autorités en cas d’incursion. Les villages et hameaux isolés de Kabylie ne veulent plus de ces visiteurs non désirés et s’apprêtent à faire tout pour que les choses reprennent leur cours normal d’antan. M. Chabane