Kabylie

Les élections locales font déjà bouger le MSP Après que les Législatives lui ont tourné le dos dans la région, le MSP se met à penser sérieusement aux élections locales prévues au mois de septembre prochain. Pour les partis qui n’ont pas réussi à convaincre les électeurs en Kabylie, c’est désormais l’heure de tirer les enseignements nécessaires pour faire en sorte de ne pas voir se renouveler l’affront des bureaux de vote vides. L’affaire est d’importance tant pour le FLN, le RND que pour le RCD -les partis ayant pu glaner des sièges à l’APN dans la région- que pour les autres. C’est le cas du MSP, cette troisième force au plan national et qui n’arrive pas à intéresser la région. Le bureau régional de ce parti s’est donc réuni jeudi à Tizi-Ouzou, en l’absence du responsable national qui devait présider cette rencontre qui a été une halte devant permettre aux militants et responsables locaux de revenir sur les Législatives, de revoir ce qui n’a pas marché et préparer les élections locales. Il faut dire que le MSP n’a guère d’emprise sur l’électorat de la région contrairement à tout ce qui peut être dit. Ses seules troupes dans la région se comptent sur les doigts d’une seule main, cantonnées dans quelques villes comme Drâa El Mizane, Drâa Ben Khedda et quelque peu Tizi-Ouzou et, récemment, du fait que la tête de liste soit de la région, aux Ouadhias. La réalité est certes dure et ne répond pas aux vœux de Aït Messaoudene, un responsable de ce parti, mais les erreurs de feu Cheikh Nahnah par exemple ne sont pas près d’être oubliées. Les fans de Matoub, sa famille et, en fait, toute la Kabylie, n’oublient pas les sorties du cheikh lors de l’assassinat de Matoub Lounès. Aussi, les préparatifs de ce parti pour les Locales se devront d’être encore plus énergiques et les responsables et candidats plus au fait de l’actualité sociale et économique, ne devant pas être recroquevillés sur la seule question de la religion. Les candidats du MSP pour la Kabylie auront en face d’eux aussi bien le FLN, le RND, le RCD et le FNA que le FFS qui ne lui laisseront certainement pas les coudées franches. Le MSP qui, finalement, ne possède pas de relais en Kabylie, mis à part quelques individualités ici et là, aura ainsi bien du mal à se placer sur la scène régionale, d’autant plus que son programme est plus tourné vers la religion que vers les vrais problèmes de la société. La seule innovation de taille c’est le vœu de ce parti de «tout faire pour marier les jeunes gens». Les autres formations, plus rompues à la gestion, telles le FLN, le RND ou encore le RCD et le FFS ont de quoi pouvoir répondre face aux candidats du MSP. Mieux encore, ces quatre formations ont des relais jusque dans le moindre hameau. C’est donc à cette équation que les militants et responsables locaux du MSP ont réfléchi, eux qui veulent rompre le signe indien qui plane sur leur formation dans la région. Pour cela, le parti se doit de revoir sa littérature et prendre par exemple à bras-le-corps la question amazighe qui, jusque-là, n’est pas vraiment sa tasse de thé. Le parti de Soltani a bien du pain sur la planche en Kabylie !