Kabylie

Le FLN gagne du terrain Le FLN opère un véritable retour en force en Kabylie. Le vieux parti, longtemps à la traîne dans la région, bien loin du FFS et du RCD, semble avoir repris du poil de la bête et s’avance désormais en véritable force qui compte dans cette contrée.   Devançant le RND et laissant très loin derrière lui le MSP, menaçant sérieusement le RCD et même le FFS, le FLN se veut désormais le seul parti en mesure de conduire la Kabylie vers le développement. La formation de Belkhadem est passée par une période où elle était carrément absente de la scène politique régionale, le RCD et surtout le FFS ayant raflé la mise à chaque joute électorale. Cependant, quelques années et des assemblées locales plus tard, les populations semblent s’être rendues compte de «leur erreur» et, après avoir essayé d’autres élus qui, finalement, se sont révélés aussi peu efficaces, elles donnent de plus en plus l’impression de vouloir revenir au vieux parti car, comme l’ont dit des citoyens de la ville de Tizi-Ouzou rencontrés devant le siège de l’APC, «avec le FLN, on sait au moins qui est qui!». Plus avant dans la discussion, ils ont souligné que «ce ne sont pas les programmes des partis politiques qui sont remis en cause. Loin de là! C’est surtout le comportement de certains élus de ces partis qui donne à réfléchir». De fait, les forces politiques qui ont pignon sur rue dans la région, telles le RCD ou le FFS, enregistrent un certain recul, expliqué différemment par leurs responsables. Ainsi, selon le RCD, notamment Boussad Boudiaf, responsable au bureau régional, «le FLN recrute surtout parmi les gens attirés par les possibilités de faire des affaires en se rapprochant du FLN. Maintenant que ce parti est à la chefferie du gouvernement, les choses seront donc plus simples pour lui. Il faut juste dire que les véritables militants ne sont pas à vendre!» Du côté du FFS, c’est à peu de choses près le même langage. Ainsi, Rabah Brahimi, le secrétaire fédéral pour la wilaya de Tizi-Ouzou, commence par réfuter le fait que le FLN avance en Kabylie. Pour lui, «les troupes du FLN sont connues: ce sont toujours les mêmes anciens moudjahidine, les enfants de chouhada, etc. Nos militants ne sont pas des gens interchangeables, bien au contraire! Notre parti a su attirer les citoyens qui lui ont fait confiance et qui lui sont fidèles. Notre prochain congrès saura démontrer la réalité.» Le parti de l’ex-chef du gouvernement, le RND, est, certes, présent avec un bureau de wilaya, mais on a l’impression que ce parti fait du surplace, ses militants se recrutant surtout au sein des fonctionnaires. Quant aux partis islamistes, comme le MSP et le MRN, partis insignifiants sur la scène locale, ils n’ont aucune chance de s’implanter en Kabylie à court et moyen termes. La Kabylie qui renoue avec la politique attend de pied ferme les candidats des différents partis pour les prochaines échéances. Des surprises sont annoncées...