L'Afghanistan accueille aujourd'hui à Kaboul une conférence internationale au cours de laquelle le gouvernement et les représentants de plus de 60 pays donateurs tenteront de s'accorder sur les priorités de développement et l'avenir du pays déchiré par la guerre.
Selon des diplomates occidentaux, le président Hamid Karzaï doit y présenter un calendrier de montée en puissance de l'armée et de la police pour permettre en principe un retrait des troupes étrangères d'ici la fin 2014, alors que cette intervention est de plus en plus impopulaire en Occident. Décrite comme la plus grande rencontre internationale jamais organisée dans la capitale afghane, la réunion se déroulera sous très haute sécurité, des soldats afghans et de l'Otan ayant été mobilisés pour éviter toute attaque des talibans, dont la rébellion n'a cessé de se renforcer depuis quatre ans. « La conférence a deux objectifs majeurs : le premier est de démontrer que la volonté politique afghane peut se traduire en actes », a expliqué dans un entretien à l'AFP l'organisateur de la conférence, l'ancien candidat à la présidentielle, Ashraf Ghani. Le second est de demander une nouvelle répartition « de la généreuse aide internationale pour que nous puissions remplir nos objectifs communs, à savoir un Afghanistan stable, sûr et démocratique », ajoute-t-il.L'argent, le nerf de la guerrePlus de 70 représentants internationaux, dont une quarantaine de ministres des Affaires étrangères, dont la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton, sont attendus à cette réunion qui doit être présidée par le président afghan Hamid Karzaï et le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon. Les responsables afghans doivent y présenter leurs propositions pour améliorer notamment la gouvernance, le développement économique et social, la justice, les droits de l'Homme et l'utilisation de l'aide internationale. Mais cela suppose d'avoir pacifié au moins en grande partie le pays, largement secoué par la rébellion. Le gouvernement afghan et son allié américain comptent pour cela parvenir enfin à rallier une partie des rebelles via le Programme pour la paix et la réconciliation en Afghanistan, qui vise les combattants de rang inférieur qui combattraient pour l'argent et non par idéologie. Le gouvernement de Kaboul et ses alliés internationaux prévoient désormais de mettre en place des centres de réinsertion, de créer des emplois et d'acheter des terres pour les rebelles repentis. Début juin, l'émissaire américain, Richard Holbrooke, avait annoncé que le sujet serait débattu et détaillé lors de la conférence d'aujourd'hui en réclamant au gouvernement afghan des garanties sur l'utilisation des quelque 200 millions de dollars (165 millions d'euros) promis pour financer ce programme.Le gouvernement afghan attend de son côté que la communauté internationale lui permette de contrôler 50% de l'aide totale, qui fournit une grande partie du budget du pays, d'ici deux ans. « Cela implique des progrès importants en matière de transparence de la part du gouvernement afghan », admet Asraf Ghani.Le gouvernement est régulièrement accusé d'être gangrené par la corruption, d'où la réticence des bailleurs de fonds à faire passer une trop grande partie de l'aide internationale par les ministères. Depuis le début de l'intervention militaire internationale à la fin 2001, seuls 20% des quelque 40 milliards de dollars d'aide promis sont passés par les canaux gouvernementaux.
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Posté Le : 20/07/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : Agences, H. M.
Source : www.elwatan.com