Le secteur de la justice accuse un déficit de quelque 3.000 magistrats.
Ce manque d'effectifs dans le corps de la magistrature est à l'origine du
retard enregistré dans l'installation des structures judiciaires (cours et
tribunaux) prévues par l'ordonnance 87 et le décret 98.
Ce déficit en magistrats sera comblé dans les toutes prochaines années.
C'est ce qu'a affirmé le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb
Belaïz, cité par l'agence APS, dans une déclaration à la presse en marge d'une
séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales, jeudi à Alger. Cette
disproportion entre l'effectif disponible de magistrats et le nombre qui répond
aux exigences du secteur sera aplanie au fur et à mesure, grâce aux nouveaux
contingents qui seront injectés au cours des prochaines années, le nombre de
magistrats diplômés chaque année étant estimé actuellement à 470. Selon M.
Belaïz, d'ici 2014, l'Algérie aura formé 7.000 magistrats.
Dans le même contexte, le
ministre a précisé que les nouveaux tribunaux et cours de justice seront
opérationnels quand le nombre suffisant de magistrats « compétents » sera
disponible. Auparavant, M. Belaïz avait évoqué ce problème en réponse à la
question d'un député concernant la non-réalisation d'un tribunal dans la daïra
de Aïn Azel à Sétif, ce qui oblige les citoyens à se déplacer au tribunal de
Aïn Oulmane, distant de 40 km de leur daïra.
«La justice est une mission
délicate et une grande responsabilité qui ne peut être confiée qu'à des
magistrats intègres et compétents», a noté le ministre, qui a ajouté qu'«on ne
peut confier la liberté, la réputation ou les biens des citoyens à des
magistrats débutants». Il a également réaffirmé que «tous les nouveaux
tribunaux et cours de justice établis par l'ordonnance 87 et le décret 98
seront installés progressivement, une fois que toutes les conditions seront
réunies, notamment la disponibilité de magistrats compétents et expérimentés.
L'ordonnance sus-citée prévoit la création de 17 cours de justice et 44
tribunaux Jusqu'à ce jour, 5 cours et 22 tribunaux ont été installés.
Sur un autre registre, Tayeb
Belaïz a indiqué que le taux de criminalité en Algérie a baissé de 31,74% entre
2006 et 2009. Il a précisé que 53 formes de criminalité ont enregistré une
baisse de 31,74%, alors que les crimes économiques et ceux liés à la
circulation routière ont augmenté de 19,9%.
M. Belaïz a indiqué que l'entrée
en vigueur du nouveau Code de la route, ainsi que la mise en oeuvre de mesures
strictes concernant la concurrence et le marché parallèle, ont entraîné une
hausse des crimes liés à ces domaines.
Abordant le sujet de la
corruption, en réponse à la question d'un journaliste, le ministre a indiqué
que la décision de création de l'Office central de répression de la corruption
(OCRC), prévue dans l'ordonnance 10-05 du 26 août 2010, vise « plus
d'efficacité dans la répression de la corruption».
Dans une déclaration à la presse
en marge de la séance plénière, le ministre a indiqué que la création de
l'Office n'annulait pas la création de l'instance prévue par l'article 17 de la
loi relative à la prévention et à la lutte contre la corruption. L'instance
nationale de prévention et de lutte contre la corruption, prévue par la loi de
2006, « a des missions et des responsabilités définies et sera renforcée par la
création d'un office central chargé des recherches et de la constatation des
infractions de corruption », a-t-il précisé. L'office « relève de la police
judiciaire. La compétence des officiers de police judiciaire relevant de
l'office, qui ont des missions définies, conformément aux dispositions du code
des procédures pénales, s'étend à l'ensemble du territoire national », a-t-il
souligné.
Des magistrats ont été formés à
l'étranger dans le domaine de la lutte contre le crime organisé et la
corruption, a précisé M. Belaïz, rappelant la création de pôles spécialisés en
matière de lutte contre le trafic de drogue, le crime organisé transfrontalier,
les crimes liés au système de traitement informatique des données, le
blanchiment d'argent, le terrorisme et les crimes touchant la législation
inhérente au change.
«La création de l'Office a
nécessité la formation de juges d'instruction et la formation d'officiers de la
police judiciaire pour plus d'efficacité dans la lutte contre la corruption»,
a-t-il rappelé.
Le ministre de la Justice avait
présenté, mercredi à Alger, devant la Commission des affaires juridiques,
administratives et des libertés de l'APN, le projet de loi relative à la lutte
contre la corruption portant création de l'Office central de répression de la
corruption. «La création d'un Office central de répression de la corruption
constituera un outil opérationnel et un cadre où se conjugueront tous les
efforts de prévention et de lutte contre la corruption », avait-il précisé notamment.
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Posté Le : 18/09/2010
Posté par : sofiane
Ecrit par : H Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com