« Plus de 100 terrains agricoles ont été transférés, en 2011, pour accueillir
des projets d'infrastructures publiques telles que des écoles et des
universités». C'est ce qu'a révélé, hier, Mohamed Himour,
DG des biens publics au ministère des Finances, qui était l'invité de
l'émission Hiwar El Youm de
la Chaîne 1.
Ce responsable souligne que «la législation en vigueur assure une totale
protection des terres agricoles». «Le foncier agricole ne change de vocation
que dans des cas exceptionnels d'utilité publique», assure-t-il.
Par ailleurs, M. Himour révèle que «65.000
actes de concession ont été délivrés par les services des Domaines au profit
des producteurs». «L'Etat est tenu d'établir des actes de concession pour tous
les producteurs», rappelle-t-il. Et d'annoncer que l'administration des
domaines escompte établir 200.000 actes de concession durant la période 2012-2013».
Les exploitants sont tenus d'exploiter réellement la terre qui leur a été concédée
faute de quoi, ils se verront déchus du droit de concession. Aussi, tout
détournement du foncier de sa vocation exclusivement agricole, sera sanctionné
par la perte du droit de concession mais aussi par des poursuites pénales. Sur 218.000
anciens exploitants agricoles, 11.900 sont actuellement devant les tribunaux. L'ancienne
loi n'avait pas énoncé explicitement des garde-fous pour éviter les
détournements. Près de 3.000
ha de terres détournées vont être récupérés par voie
judiciaire au profit de l'Office national des terres agricoles qui se chargera
à son tour de les concéder.
La concession est accompagnée d'un droit hypothécable permettant à
l'exploitant de contracter des emprunts bancaires. Au titre des droits, «contrairement
à l'ancien régime de la cession qui impose le statut collectif de l'exploitant,
le caractère individuel conféré par la nouvelle loi à la concession sécurise
les agriculteurs en leur évitant d'éventuels litiges liés à l'indivision», précise
M. Himour. L'exploitant peut également transférer son
droit de concession, avec un droit de préemption de l'Etat. L'exploitant peut, par
exemple, transmettre l'acte de concession lors de son départ à la retraite ou
dans le cas d'une incapacité physique. Un tel transfert peut également avoir
lieu lors du décès de l'exploitant au profit de son ou de ses héritiers. L'exploitant
a aussi le droit de postuler à la concession de plusieurs terrains pour étendre
son exploitation ou de réaliser des projets en partenariat avec d'autres
investisseurs. Pas moins de 107.000 demandes de concessions de terres agricoles
ont été déposées par des agriculteurs auprès des différents services agricoles
répartis à travers le territoire national. Les deux chambres du Parlement
avaient adopté, en août 2010, une loi remplaçant le régime de la cession par la
concession de terres agricoles. La loi donne aux agriculteurs un délai de 18
mois après sa promulgation pour déposer leurs demandes.
A signaler que parmi les dossiers déposés, près de 7.000 demandes émanent
de nouveaux porteurs de projets agricoles, le reste étant constitué de demandes
déposées par des anciens exploitants. Des cahiers des charges sont prévus pour fixer les droits et obligations des futurs
bénéficiaires. La nouvelle loi permet aux exploitants agricoles de déposer
leurs demandes de conversion des droits de jouissance en droits de concession
au niveau de l'Office national des terres agricoles (ONTA). L'objectif visé par
le système de concession agricole, conforté par la loi sur le foncier, est
d'augmenter le rendement des fellahs tout en préservant les terres agricoles. La
propriété privée, elle-même, est gérée par la loi sur l'accession à la
propriété foncière agricole (PFA). Une circulaire a été promulguée pour
assainir la situation pour que l'Etat puisse donner des actes de propriété à
ceux qui ont mis en valeur leurs terres dans les différentes wilayas, notamment
steppiques et sahariennes. Pas moins de 2,5 millions d'hectares du domaine
privé de l'Etat ont été mis en droit de jouissance après la promulgation de la
loi de 1987. L'objectif est d'accompagner cette conversion des droits.
Ceux qui ont le droit de concession de 40 ans reconductibles doivent se
mettre en situation d'investissement et de développement de l'exploitation
agricole. Concernant les nouvelles exploitations au profit des porteurs de
projets, 10.000 jeunes ont pu profiter du dispositif ANSEJ-CNAC pour la
création notamment d'unités d'élevage et d'autres de service. Un accompagnement
qui permettra aux 20.000 concessionnaires de créer leurs nouvelles
exploitations agricoles.
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Posté Le : 13/12/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salim L
Source : www.lequotidien-oran.com