Algérie

Justice Les revendications de Bouteflika


Si le premier magistrat du pays reconnaît que le secteur de la Justice a bien mené ses réformes, il reproche cependant à ses responsables de laisser entasser un nombre important de dossiers au niveau de la Cour suprême. Le Président Bouteflika a procédé hier à l'ouverture solennelle de l'année judiciaire à partir du siège de la Cour suprême en présence des différents corps du secteur, du gouvernement et des responsables des institutions civiles et militaires. Il a commencé par rappeler l'importance des réformes qui ont été initiées au profit de l'appareil judiciaire à ses différents niveaux. Il fera savoir que 87 textes législatifs et réglementaires ont été adoptés à cet effet, qu'au titre des droits de l'Homme, le recours à la justice a été facilité aux citoyens, qu'il y a eu réhabilitation du règlement de la formation des juges, sans compter les nombreux et importants projets enregistrés sur le court, moyen et long terme. Il précisera cependant sous le sceau de l'urgence, que « notre préoccupation majeure restera la lutte contre la corruption sous toutes ses formes (...), et il devient inévitable que le pouvoir judiciaire se libère totalement des influences et des pressions qui s'exercent sur lui ». Le président soulignera à cet effet, que « la justice doit être entre des mains honnêtes ». Il appelle le pouvoir judiciaire « à éduquer la vie publique et à mettre un terme à certaines mauvaises pratiques qui se sont répandues dans notre société ». Sur le même ton, il dit renouveler son appel au gouvernement « pour rendre effectifs les lois et les textes dès leur publication et sans attendre pour faire face aux situations pour lesquelles ils ont été élaborés ». Pour cela, il devient à ses yeux « indispensable et sans délai de créer les structures affiliées au secteur de la Justice à l'exemple du Centre de la recherche judiciaire et juridique et d'installer les entités spécialisées dans la lutte contre les crimes dangereux ». Toujours dans l'ordre des urgences, Bouteflika revendique l'installation des cours et tribunaux « pour l'amélioration du niveau des prestations au profit du citoyen et la création des conditions de travail favorables aux fins de préserver l'image de la justice ». Il estime que « le but de tout cela est de prévenir et de lutter contre les atteintes aux droits et libertés et de faire face aux violations et crimes de tous genres et sous toutes les formes, comme la corruption, la dilapidation des deniers publics, la destruction de l'économie nationale, l'atteinte à la paix et à la sécurité du pays et des personnes et d'autres fléaux dont souffrent notre société et notre peuple ». Ce qui n'est pas, selon lui, le résultat des dysfonctionnements de la justice mais des problèmes qu'a vécus le pays « et que tout le monde connaît ». Le président affirme « et je n'aurais pas marre d'affirmer que nous n'avons aucune autre issue que de poursuivre la politique de réconciliation nationale et d'oeuvrer pour son renforcement par ce qui peut réaliser la stabilité totale ». Ce qui l'amène à déclarer que « les actes terroristes aveugles ne sont pas perpétrés dans notre pays pour condamner une quelconque politique ou une situation politique précise mais ce sont des actes criminels sans soutien religieux ou moral, qui visent l'effusion de sang d'innocents (...) ». Il est convaincu que « c'est le développement du pays qui est visé par ceux qui ont de la rancoeur envers l'Algérie, appartenant à des cercles à l'intérieur et à l'extérieur ». Le président lance un appel pressant à la vigilance qui « est devenue une obligation de taille pour les Algériens ». Il demande aussi aux hommes de loi de « contrôler leur conscience et leur mémoire avant de trancher ». Bouteflika terminera son allocution par indiquer aux responsables du secteur que la cour suprême croule sous le nombre important d'affaires en attente d'être traitées. « Un nombre qui retient l'attention et qui oblige à lui trouver des solutions ». Comme deuxième exigence, il veut que « les arrêts soient de qualité reflétant la compétence du juge dans toutes les spécialités ». Il veut par ailleurs que les juges luttent contre les crimes et les fléaux sociaux avec tous les moyens répressifs que leur accorde la loi. Ceci, dit-il, « pour que le citoyen se sente protéger tout autant que ses biens là où il se trouve ». Il exige la même fermeté pour lutter contre la drogue et demande « aux institutions législatives et à l'autorité exécutive (le gouvernement) d'inclure dans les lois et textes tout ce qu'exige la lutte contre les fléaux sociaux comme répression, ceci pour protéger la société de ces dangers ». Il tient en conclusion à ce qu'une réflexion soit engagée pour permettre à la justice de pouvoir suivre les évolutions relatives aux domaines juridiques et judiciaires au niveau national et mondial ». Le président demande la constitution d'une commission de suivi dans laquelle siègeront des spécialistes et experts pour réfléchir aux questions urgentes et proposer les moyens de leur prise en charge ».
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)