Sur fond de revendications, le Syndicat national des magistrats (SNM) a tenu une rencontre jeudi dernier au nouveau siège de la Cour d'Alger. Cette réunion, qui a regroupé les représentants des sections syndicales de la région centre (Alger, de Blida, de Médéa, de Tizi-Ouzou, de Bouira et de Boumerdès), a tourné autour de préoccupations salariales et socioprofessionnelles du magistrat. A l'ouverture de la séance, le président du SNM Djamel Aïdouni donne le ton. Pour lui, «le pouvoir judiciaire ne jouit pas de toutes les considérations et avantages qui sont accordés aux deux pouvoirs : législatif et exécutif ». Et de s'interroger : «si la justice n'est pas considérée comme telle, c'est-à-dire un pouvoir à part entière, pourquoi alors continue-t-on d'affubler la justice de pouvoir judiciaire alors que ceux qui assurent sa pérennité sont les plus désavantagés de la chaîne». Le président du SNM dira qu'il « valait mieux qu'on nous traite alors comme des hauts fonctionnaires et nous faire bénéficier des avantages qui leur sont octroyés ». Une question qui devrait inévitablement mener à la question liée à l'indépendance de la justice. Unanimes, les intervenants sont allés dans le même sens que celui de leur président. Ils évoquent la commission de réforme de la justice qui n'a pas donné au magistrat l'importance qu'il mérite dans la réforme. Du haut de ses trente ans d'expérience, un magistrat expliquera qu'il n'a pu jusqu'à présent obtenir un logement de fonction. Il se plaint aussi de son salaire qui ne lui permet pas d'être à la hauteur de sa mission. «Avec 50 000 Da comme mensualité, je ne peux m'occuper convenablement de ma famille », affirme-t-il. «Les contraintes déontologiques et obligations (réserves), la charge de travail faramineuse, font de nous des responsables qui portent de lourds fardeaux sans que cela ne soit répercuté positivement sur nos conditions de vie et de travail », résume un autre participant. Une autre magistrat du centre résume que si « les considérations matérielles et morales que réclament les magistrats » ne sont pas satisfaites, « le train de la réforme de la justice risque de s'essouffler et de s'arrêter à la prochaine étape». La question de l'accès au logement dans des quartiers ou cités réservés au magistrat a été défendue avec force. «La fonction qu'il exerce étant ce qu'elle est, le magistrat ne peut habiter n'importe où » ont-ils soutenu. «Réfléchir à des quartiers protégés pour magistrats serait la meilleure solution pour que ces derniers se sentent à l'abri de toutes sortes de pressions». Mais en attendant, il est réclamé par les magistrats d'indexer au salaire la somme de 40 000 DA d'aide à la location de logement. En outre, les magistrats ont demandé l'amendement du décret relatif à leur retraite et de revoir à la baisse le nombre d'années de travail qui ouvre droit à une retraite à 100 % (de 25 à 20 ans) et de permettre au magistrat activant depuis 25 ans de prendre sa retraite même s'il n'a pas encore atteint 60 ans pour les hommes et 55 ans pour les femmes. En outre, les magistrats présents ont évoqué à titre de comparaison les écarts entre le salaire du magistrat algérien et ses homologues du Maghreb dont les salaires sont de trois à sept fois supérieurs. Les magistrats ont noté toutes ces revendications sur une liste qui sera soumise «aux autorités publiques».
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Posté Le : 17/11/2007
Posté par : sofiane
Ecrit par : Salah-Eddine K
Source : www.lequotidien-oran.com