Les avocats ont poursuivi jeudi leur action de protestation, en observant
un boycott collectif des tribunaux pour la troisième -et dernière- journée
consécutive.
Vendredi, au lendemin de la fin de la «grève», et
sur fond de «signaux positifs» reçus par les robes noires de la part du
département de Tayeb Belaïz
quant à leurs revendications, les délégués des quinze ordres territoriaux
composant l'Union nationale des barreaux de l'Algérie (UNBA) se réunissaient à
l'hôtel Mazafran (Alger) afin d'accorder leurs
violons. Officiellement, selon maître Ouahrani El-Houari, le bâtonnier du barreau d'Oran, qui a indiqué
que «ce conclave avait pour ordre du jour de rédiger une plateforme
revendicative commune pour la transmettre à la chancellerie.» Il s'agissait, selon
le même bâtonnier, de «lister les articles à amender dans la mouture de la loi
portant statut d'avocat pour les soumettre à la simple lecture du ministère de la Justice en vue de leur
révision par la commission des affaires juridiques de l'APN.»
Faute d'un consensus sur le «plafond» des revendications lors de la dernière AG
de l'UNBA tenue à Béjaïa, les
débats de cette réunion, qui ont été marqués par une forte dichotomie entre les
partisans de l'amendement partiel du projet de loi régissant la profession
d'avocat à travers certains articles «problématiques», dont notamment celui
relatif à l'incident d'audience, et ceux de l'option radicale exigeant
l'annulation et le retrait pur et simple de ce texte, les bâtonniers des quinze
barreaux n'ont pu faire mieux que de se mettre d'accord sur «le principe» de la
révision de ce code et de brandir le mot d'ordre d'une action de protestation
nationale du 25 au 27 octobre. Ce deuxième acte, les robes noires l'ont exécuté,
avec réussite, puisque l'appel au gel de toute activité pendant trois jours a
eu un taux de suvi de 100% et, partant, un impact
optimal sur le fonctionnement de la justice. Reste à présent la fructification
de cette action, dont les premiers signes sont a priori favorables. Un des
points revendiqués par les avocats a été déjà satisfait, officiellement même, en
l'occurrence celui ayant trait à l'assistance judiciaire. En effet, les quinze
bâtonnats ont été destinataires d'une correspondance du ministère de la Justice portant décret
exécutif fixant les conditions et les modalités au titre l'assistance
judiciaire, lequel texte revoit à la hausse l'indemnité octroyée à l'avocat
commis d'office dans le cadre de ce disposif
d'assistance aux justiciables du tarif (dérisoire) de 3.000 à 25.000 DA pour
chaque dossier. Ce nouveau barême entrera en vigueur
une fois le décret en question sera promulgué et publié dans le Journal
officiel. Sur le terrain, les avocats devront reprendre le travail dès demain
après trois jours de parenthèses. Ce sont surtout le planning des audiences qui
en avaient reçu de plein fouet l'impact de cette action de protestation, avec
le report forcé des affaires programmées.
Hier, en fin de journée, les délégués des quinze barreaux étaient
toujours en réunion à Alger en vue de mettre au point une même et seule liste
de revendications. Parmi les points objet de large contestation par les
professionnels de la défense et qui figureront à coup sûr sur la plateforme qui
sera rédigée, il y a lieu de noter ceux relatifs à l'amendement de certains
articles du code de procédure civile, l'enrichissement du code de procédure
pénale, la création d'une mutuelle des avocats et la mise en place d'une TVA de
5% au lieu des 17%.
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Posté Le : 29/10/2011
Posté par : sofiane
Ecrit par : Houari Saaïdia
Source : www.lequotidien-oran.com