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Juste un mot : l'homme n'est qu'un homme (Ix) Culture : les autres articles



Juste un mot : l'homme n'est qu'un homme (Ix) Culture : les autres articles
Le racisme, cette calamité.
Notre histoire se déroule dans un avion gros porteur assurant la liaison Londres-New York. Juste après le décollage, une dame d'un certain âge et bien mise quitte son siège pour se diriger vers un steward. Elle lui dit à voix basse mais sur un ton ferme : «Je vous prie de me changer de place ou bien de changer de place à mon voisin. Je ne peux absolument pas rester près de lui. Mon éducation, ma culture et mon rang me l'interdisent.»
Ces paroles sont prononcées avec l'accent caractéristique d'une personne de bonne famille, comme disent les Occidentaux, respectueuse des convenances et imbue d'elle-même, d'une Américaine fière de la blancheur de sa peau et de la lignée de ses aïeux, tous Blancs. Cette dame distinguée ne supporte pas d'être assise auprès d'un passager de couleur, un Black, pourtant Américain lui aussi.
Le steward a beau lui dire et lui répéter qu'aucune place n'est disponible en classe économique, notre dame ne veut rien entendre. Elle insiste et exige, toujours sur un ton poli mais ferme, de permuter avec un autre passager. Comme elle n'obtient rien, elle demande à voir le chef de cabine à qui elle formule la même requête. La réponse étant encore négative, elle émet le souhait de s'adresser au commandant de bord. Disciplinés et courtois, les agents de la compagnie l'accompagnent vers le cockpit.
Là, elle s'entretient un moment avec le commandant, puis celui-ci lui demande de patienter et l'invite à prendre place sur un siège de première classe. Une boisson lui est aussitôt servie par une charmante hôtesse.
Quelques instants plus tard, le commandant de bord vient lui annoncer, avec un large sourire, que la solution est enfin trouvée.
Elle se lève et tous deux se dirigent vers l'homme qui est à l'origine de toutes ces tractations. Sûre de son bon droit, notre distinguée passagère arbore un sourire condescendant tandis que le commandant de bord déclare : «Cher Monsieur, notre compagnie a procédé à un tirage au sort pour offrir à un passager de la classe économique une place en première classe. Nous avons le plaisir de vous annoncer que le tirage au sort vous a désigné. Vous êtes l'heureux élu ! Nous vous prions donc de bien vouloir nous suivre. Notre personnel s'occupera de votre bagage à main.»
Inutile de préciser ici que ces palabres, ces négociations ' c'est le mot qui convient ' se sont déroulées dans la discrétion la plus totale. Aucun autre passager de l'avion ne s'est rendu compte de quoi que ce soit.
Notre histoire se termine par l'image d'un voyageur noir assis en première classe, seul, en plein milieu d'une rangée vide'
La morale de l'histoire pourrait être ce dicton bien connu : la fin justifie les moyens.
En effet, en tous temps et en tous lieux, l'exclusion et l'apartheid, ces drames de l'humanité, sont bien souvent sous-tendus par des méthodes d'autant plus pernicieuses qu'elles se donnent des airs trompeurs de respectabilité.
Cette règle d'exclusion implacable est très souvent utilisée en politique, c'est la méthode employée pour évacuer quelqu'un par le haut. C'est ainsi que pour liquider une forte personnalité indépendante et courageuse, on la nomme dans un premier temps ministre et très rapidement pour organiser dans un deuxième temps un léger remaniement ministériel, et c'est la raison pour laquelle nous parlons souvent de politique diabolique.


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