Algérie

Juste un mot : l'homme n'est qu'un homme Et pourtant il pensait bien faire... Culture : les autres articles



L'action de ce grand-petit film, admirablement écrit et réalisé d'une main de maître, et qui ne dure que 11 minutes à peine, se situe dans le sud de la France, dans une région plutôt déshéritée et, plus précisément, dans un village presque dépeuplé. Les services publics ont été fermés : plus d'école, car pas assez d'enfants, plus de bureau de poste, car pas assez d'habitants, plus de maternité, car pas assez de naissances, plus de pharmacien non plus, ni de coiffeur. Même les commerces principaux ont disparu : pas de boulangerie, pas d'épicerie, pas de boucherie et même pas de bar. Quant à la librairie et à la petite salle de cinéma, elles baissèrent rideau les premières, ce qui est un signe précurseur de la mort lente d'un village tranquille. Pour faire ses courses il faut, nécessité oblige, aller dans une «grande surface» à une vingtaine de kilomètres.La plupart des gares de la région ont, elles aussi, été fermées. Au milieu de cette désolation générale, il y a un jeune homme qui résiste. Bien qu'il soit au chômage et malgré la disparition récente de son club de foot amateur, il ne perd pas espoir. Fier et déterminé, il ne veut pas quitter son village. A force d'obstination et de persévérance, il finit par obtenir un entretien d'embauche. Il voulait absolument avoir un emploi, et ce, d'autant plus que sa petite amie à laquelle il tenait beaucoup menaçait de le quitter s'il restait chômeur. L'entreprise qui l'a convoqué se trouve dans un autre village, quelque peu éloigné du sien mais pas trop.Le jour J, il se présente à la gare, la seule restée ouverte, par oubli ou par miracle.
Mais là, on lui donne une information extrêmement contrariante : l'omnibus (c'est justement le titre du film) ne s'arrête plus à la gare du village où il doit se rendre. Ne s'avouant pas vaincu, il achète un ticket et monte dans le train. Il s'adresse aussitôt au contrôleur, disponible car il y a très peu de voyageurs. Notre jeune homme lui demande une faveur exceptionnelle : que le train s'arrête à cette fameuse gare, car son avenir en dépend, sa vie aussi. Un emploi est en jeu et il ne doit absolument pas rater son entretien. Il a beau insister et même supplier, le contrôleur donne toujours la même réponse : «Le train ne marquera point d'arrêt !»
Il finit cependant par lui conseiller d'aller voir le mécanicien, car c'est lui le responsable du train. Le jeune homme se dirige alors vers la locomotive. Il présente au mécanicien son problème et plaide avec force arguments sa situation. Après l'avoir écouté avec attention, le mécanicien lui déclare : «Je n'ai absolument pas le droit de m'arrêter. Si je le fais, c'est moi qui serais mis au chômage et cela je ne veux absolument pas le vivre.»
Le jeune homme comprend tout à fait le sens de ces paroles, mais il insiste encore. Alors, compatissant, le mécanicien lui propose une solution : «A l'entrée du village où tu dois te rendre, il y a un virage fort marqué. Je vais ralentir au maximum et quand le train sera presqu'à l'arrêt, j'ouvrirai les portières. Tu pourras alors sauter sans aucun risque.» Tout heureux, notre ami accepte.
Et, l'opération se déroule comme prévu. Une fois à terre, le jeune homme lève les mains au ciel en signe de victoire et de remerciement. Au même moment, voilà qu'un passager, grand et fort, assis à l'arrière du train, l'aperçoit. Tout se passe alors très vite : croyant que notre ami fait des signes pour monter dans le train, il se lève, s'agrippe à la barre centrale de la portière l'ouverte, attrape fermement la main du jeune homme et, d'un coup de reins, il le hisse à l'intérieur du wagon. A cet instant précis les portières se ferment' Le train prend de la vitesse et disparaît dans un ultime sifflement.


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