Algérie

Jusqu'au dernier



«La raison d'Etat est une raison mystérieuse inventée par la politique pour autoriser ce qui se fait sans raison».(C. de St Evremond) Les dirigeants arabes observent, aphasiques et totalement sous une double influence et de gros soucis à l'intérieur de chaque pays de la Oumma en loques. Cependant, leur démission au plan international, les grognes et mouvements sociaux au niveau national font des victimes civiles et des destructions massives chaque jour.  Dans un jeu dont les Arabes, du moins officiels, ne maîtrisent ni les règles ni le comptage des points, d'autres, parallèlement, avancent leurs pions dans deux directions. La première est de continuer à acheter du gaz et du pétrole là où ils se trouvent, de continuer à pomper ces seules ressources qu'ont certains, en développant pour l'avenir toutes les recherches scientifiques et technologiques. Ces dernières ne visent qu'à développer les énergies durables peu polluantes, susceptibles de préparer les grandes nations à l'épuisement des hydrocarbures et d'avoir, au moment voulu, des énergies à base solaire, éolienne ou à partir du nucléaire. C'est tout simplement de la prévision, de la planification et l'inscription des moyens à dégager. Et c'est ce qui se fait. Les Arabes achètent chez ceux qui se préparent à se passer dès que possible du gaz et du pétrole qui seront bien épuisés un jour, sachant que leur prix n'est pas tellement élevé à l'heure actuelle, selon des experts sérieux et fiables.  La première influence que subissent les officiels arabes est celle d'un sous-traitant. Israël est mandaté, financé et protégé par l'administration américaine pour mettre au pas tous les régimes arabes surtout, et d'abord ceux qui se trouvent dans une région à gros conflits. Le Liban, la Palestine, la Syrie, la Jordanie, les royautés du Moyen-Orient, la Syrie, la Palestine, du moins ce qui en reste, et plus loin l'Iran, sont sous la menace permanente de l'arme nucléaire du gouvernement israélien. Celui-ci exécute très bien son rôle de gendarme par la surveillance, l'assassinat et les bombardements pour terroriser et ruiner les pays sous sa menace directe.  La deuxième influence relève de l'allégeance et de l'alignement de moins en moins déguisé sur les positions américaines. Avec l'arrivée de Bush au pouvoir, le monde arabe connaît ses plus profondes divisions et des régressions dramatiques.  Le Liban est toujours dans la guerre, l'Irak n'est plus qu'un champ de ruines avec des centaines de morts par mois, qui font que les fractures, encouragées, entre les ethnies et les intérêts précipitent le pays dans un sous-développement accéléré dont personne ne voit la fin. La Syrie est dans l'oeil du cyclone entre Israël et les USA qui n'attendent que le prétexte pour ordonner à Israël d'attaquer le régime El Assad.  La Palestine, de toute évidence, n'a plus le soutien arabe qu'elle avait avec Nasser, Boumediène et même Bourguiba. «L'Autorité» palestinienne se déchire à tous les niveaux, avec des affrontements armés et des destructions qui complètent le travail systématique de l'armée israélienne. Les objectifs avoués de la stratégie israélo-américaine sont atteints, pas à pas, aidés en cela par les incohérences des dirigeants palestiniens et l'indifférence des régimes arabes grandement occupés par de graves problèmes internes.  L'islamisme financé par le pétrole frappe aux portes, le chômage de masse, les retards dans l'éducation et la recherche, le délitement des élites et du champ culturel, l'illégitimité de beaucoup font de certains pays des «machins» qui survivent par la rente, la répression et l'absence totale de projets communs. Le résultat est que la Palestine n'est ni une cause arabe ni celle de l'ONU. C'est une affaire interne à Israël et aux USA.  En détruisant les infrastructures misérables des Palestiniens et en tuant régulièrement, Israël va réduire le territoire habitable et pousser les populations dans des réduits ou dans des camps au Liban ou ailleurs, pour élargir une «zone des sécurité» pour l'Etat hébreu.  Ce qui n'inquiète aucun régime arabe. Le massacre des Palestiniens se poursuivra jusqu'au dernier et les destructions jusqu'à la dernière brique, pour que jamais un Etat palestinien stable ne voie le jour. Et les dirigeants arabes ont peur des peuples, de l'avenir et, surtout, ils ne savent pas quoi faire du pouvoir, à part y rester à n'importe quel prix. Le patriotisme, à leurs yeux, est mal venu.  Et puis, il y a ce que nous montrent les télévisions de là-bas. La clôture du Festival de Cannes a été un régal en donnant à voir la place qu'occupent la culture, les industries du film et surtout les joies que procure la magie du cinéma. Des actrices minces, belles, talentueuses et qui parlent avec intelligence.  Des cinéastes jeunes et moins jeunes, créatifs et qui ont un point de vue éclairé sur leur art. Des projets discutés, des contrats signés. Le mélange des races, des couleurs, des frontières.  Des gouvernements qui planifient, des industries qui travaillent et la nostalgie d'un avenir que les enfants arabes ne risquent pas de connaître, parce qu'ils sont nés arabes, là où la nomination de quelqu'un est plus importante que le développement des arts. L'après-pétrole préfigure ce qu'est l'enfer sur terre.


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