Algérie

Jusqu'au bout de la nuit à Tizi Ouzou



Paix, calme et sérénité
La ville a été littéralement envahie par des centaines de familles, les jeunes filles, des jeunes garçons et même des groupes d'enfants se déplaçant en toute quiètude.
Les soirées ramadhanesques sont devenues beaucoup plus animées qu'elles ne l'étaient au tout début du mois sacré. Si durant les premiers jours de Ramadhan, les soirées étaient plutôt un tant soit peu timides, il faut dire que depuis cinq à six jours, la ville de Tizi Ouzou grouille de monde. Les soirées durent d'ailleurs jusqu'à une heure très tardive, voire au bout de la nuit, pour reprendre le titre d'un célèbre roman. Sans doute, la destination privilégiée des citoyens est la ville des Genêts. Cela fut le cas dans la nuit de vendredi à samedi derniers où le centre-ville de Tizi Ouzou et même les autres quartiers et boulevards comme la rue «Larbi-Ben Mhidi» ont été littéralement «envahis» par des centaines de familles, les jeunes filles, des jeunes garçons et même des groupes d'enfants se déplaçant seuls. C'est dire que dans la ville de Tizi Ouzou, règne une atmosphère plutôt calme et la sécurité est assurée. On ne retrouve guère l'ambiance électrique, parfois insupportable qui prévaut pendant la journée ou presque tous les citoyens ont les nerfs à fleur de peau et où l'on tombe sur une rixe presqu'à chaque coin de rue. La nuit, le ventre est plein, les fumeurs ont aussi fait leur réserve de nicotine, ce qui apaise de manière considérable les esprits. Comme chaque année, les destinations les plus convoitées sont les mêmes. Il y a d'abord les deux établissements culturels que sont la Maison de la culture Mouloud Mammeri et le théâtre régional Kateb Yacine ainsi que les jardins publics, surtout la placette Mbarek Aït Menguellet, située au niveau de l'ancienne gare routière, à l'entrée ouest de la ville. Ici, la place est noire de monde en cette soirée de vendredi. Les enfants prennent d'assaut les espaces réservés aux jeux de manège. Il faut que les enfants fassent une longue queue pour pouvoir s'offrir un tour sur l'un des jeux disponibles sur place. Le manque cruel de ce genre d'espaces dans la wilaya de Tizi Ouzou fait qu'il y a quotidiennement une grande affluence sur l'espace de la place Mbarek Aït Menguellet en dépit de la cherté du ticket (100 DA) au lieu de 50 DA dans d'autres régions. Il y a lieu aussi de dire que les terrasses des cafés constituent les lieux les plus prisés par les citoyens et même par les citoyennes. En effet, contrairement au reste de l'année, pendant le mois de Ramadhan, les femmes n'hésitent pas à s'attabler en soirée pour siroter longuement un thé à la menthe tout en grignotant, avec un réel plaisir, une ou plusieurs tranches de kelb ellouz. L'accentuation de l'ambiance nocturne à Tizi Ouzou ces derniers jours est encouragée en outre par les effets du climat, la chaleur. Sortir reste donc la seule alternative aux familles pour fuir le renfermement suffocant de la maison. Mais, le fait aussi que pendant la journée, se promener n'est pas du tout conseillé quand on jeûne, sortir la nuit constitue une sorte de compensation. Aussi, des centaines de familles affluent en outre vers la grande salle de la maison de la culture Mouloud-Mammeri où plus de 100 chanteurs ont été programmés par la direction de la culture pour animer les soirées de Ramadhan avec une moyenne de deux à trois chanteurs par jour. En plus des chanteurs kabyles, le public a même eu droit à des spectacles de jazz, d'andalou et dans quelques jours, les Tizi Ouzéens auront le loisir assister à un gala qui sera animé par le célèbre chanteur du genre chaâbi, Abdelkader Chaou, dans le cadre des soirées de Ramadhan à la Maison de la culture. Concernant le concert de jazz, la direction de la culture a programmé le duo autrichien Michaela Rabitch et Robert Pawlik au niveau du théâtre régional «Kateb Yacine». Le même établissement a prévu un autre concert du genre andalou avec l'artiste Lamia Aït Amara. Tout au long de cette semaine et tous les soirs à partir de 22 heures, de nombreux chanteurs du genre kabyle se succèderont sur scène à la Maison de la culture Mouloud-Mammeri. Parmi les chanteurs programmés pour cette semaine, on peut citer Rabah Lani, Abbès Ath Rzine, Louizini, Sihem Stiti, Nassima, Saïd Youcef, Djamel Kaloune et Malek Kezoui.


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