Quand j'entends parler de recherche et d'expertise dans notre pays, je ne peux m'empêcher de penser à cette image du gourbi devant lequel était stationnée une belle 404, ou encore ces bidonvilles hideux à la périphérie d'Alger ' Gorias, etc. ' dont les minables toitures de zinc étaient hérissées d'antennes paraboliques.
Ezzoukh we nnoukh we 3châtou guernina'
Ce n'est pas pour vous décourager, chers compatriotes, mais cette histoire de recherche scientifique me donne envie de sourire. En 1987, déjà ' si mes souvenirs sont bons -, on nous avait rassemblés en grande pompe à Tamanrasset ' j'étais ingénieur dans une entreprise nationale ' dans un séminaire qui avait pour but d'élaborer pour tous les secteurs de l'industrie des thèmes de recherche pour les années à venir. Croyez-moi, une fois de retour sur mon lieu de travail, je n'en ai plus jamais entendu parler.
En 1998, mon fils avait fait un pic de fièvre et la femme qui le gardait m'avait appelé en urgence. Nous l'emmenâmes, mon épouse et moi, aux urgences pédiatriques du plus grand hôpital d'Algérie, le CHU Mustapha Bacha. Le médecin de garde se mit à griffonner une ordonnance pour une radio, je crois. Etonné, je lui demandai de lui prendre la température d'abord. Sa réponse fut simplement : « Je n'ai pas de thermomètre.»
Jusqu'à quand allons-nous nous mentir à nous mêmes'
Nous importons tout : de la nourriture aux avions de chasse, en passant par les médicaments et les vêtements. Nous avons même importé des oranges du Maroc ' pauvre Mitidja! Nous ne savons plus rien faire de bon. De quelle recherche parlons-nous, Allah yarham waldikoum'
Combien d'hectares de bonne terre avons-nous sauvé du béton et combien avons nous sauvé de la désertification rampante' Combien avons-nous cultivé dans les règles de l'art' Combien de logements avons-nous construit par nos moyens propres et dans les délais requis ' cela ne demande aucune technologie spéciale ' et combien de routes'
Pourquoi voulons-nous toujours nous lancer dans ce qui nous dépasse, alors que nous ne somme pas foutus de maintenir intact un savoir-faire que nos grands-parents maîtrisaient déjà' Pourquoi voulons avoir une belle coupe de cheveux alors que nous marchons pieds nus'
Notre pays part en miettes et se dissout de jour en jour un peu plus et nous parlons de nos « savants » qui sont nominés au Prix Nobel! C'est quoi cette farce' Les Algériennes et les Algériens sont-ils donc devenus de simples légumes, incapables de faire la différence entre un médecin et un charlatan'
Décidément, la colonisabilité a encore de beaux jours devant elle et l'homme post-almohadien, qui végète hors du temps, parfait dans sa médiocrité, a connu une seconde jeunesse dans notre malheureux pays'
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Posté Le : 22/09/2011
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Adel Herik
Source : www.lequotidienalgerie.org