Algérie

JUSQU'A QUAND '



JUSQU'A QUAND '
Depuis que la crise a posé ses bagages et que ses répercussions directes sont ressenties par le citoyen en premier lieu, on n'arrête pas d'entendre le gouvernement et ses relais discourir sur la nécessité de diversifier l'économie nationale, de rationaliser les dépenses et de justifier les augmentations décidées par la loi de finances 2016. La voix de Abdelhak Lamiri, comme celle de Attar et d'autres «spécialistes» de l'économie, abondent dans la direction d'un optimisme de circonstance. Une tendance obligée en ces temps de grande dépression qui veut que l'Algérie peut encore espérer accrocher le wagon des pays émergents pour peu que la gestion du pays change en mieux. Mais, pour le commun des Algériens, ces déclarations de bonne intention ne peuvent sortir du carcan de la littérature au vu des réalités quotidiennes qu'ils endurent. Invité de la radio algérienne, Lamiri estime que la réaction du gouvernement Sellal va dans le bon sens «pour éteindre l'incendie», comme il le dit, mais ça reste quand même insuffisant face à une crise qui va durer dans le temps. Pourtant, sur le terrain, le peuple, en attente de signaux forts du gouvernement ou du président de la République, n'a droit qu'à des constats, presque des critiques portées contre lui, à des augmentations de prix touchant pratiquement tous les segments de la vie et surtout à une incapacité criante à réagir efficacement pour enrayer la crise et lui redonner confiance. Face à l'économie moyenne, ultime objectif des décideurs, il préconise un management élitiste copié sur ce qui se fait de mieux en prenant l'exemple de la Chine. La sortie de crise telle qu'elle est vue par le spécialiste en management semble complètement en décalage avec la politique du gouvernement, au mieux utopique, lorsqu'il évoque une université d'excellence, la priorisation des ressources humaines et une décentralisation des pouvoirs au niveau régional. Si, pour les deux premières propositions, l'Algérie officielle en fait déjà son credo, mais sous forme de slogans creux et inutiles, pour la suggestion concernant la fin de l'Etat jacobin, aucun signe ne vient conforter cette recommandation.Lamiri appelle à toucher le noyau même de l'administration en la modernisant, à changer de modèle de gouvernance et améliorer le climat des affaires mais devant une logique ankylosée qui préfère garder les mêmes hommes en les permutant de place, toutes les bonnes initiatives devront rester sans suite. La première étape pour relancer l'Algérie est que tout le monde s'accorde enfin à dire que le mal réside dans des hommes qui ont montré toutes leurs limites.




Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)