Algérie

Jusqu'à la fin des temps, de Yasmine Chouikh, décroche le grand prix



Jusqu'à la fin des temps, le premier long métrage de la cinéaste algérienne Yasmine Chouikh, a décroché, mardi soir au théâtre régional Azzeddine Medjoubi, le Annab d'or, grand prix, du 3e Festival de Annaba du film méditerranéen, qui s'est déroulé du 21 au 27 mars 2018.La comédienne, Djamila Arras, qui a joué le rôle de Djoher dans le même long métrage, a obtenu le Prix de la meilleure interprétation féminine. «Cette comédienne jouait avec subtilité et humour. Elle est venue pour mourir, mais s'est retrouvée forcée de vivre.
J'ai trouvé le personnage très beau. Avec ces détails, la cinéaste est arrivée à nous faire adopter ses personnages. Il y a dans le film un ton très singulier. Un beau regard de cinéma pour un premier long métrage. J'ai aimé la manière de la cinéaste de regarder tous les personnages, leurs contradictions, leurs faiblesses, leurs failles. Elle est arrivée à être émouvante sans être sentimentale», a expliqué le scénariste français Jacques Fieschi, président du jury.
L'Algérie était également en course avec En attendant les hirondelles, de Karim Moussaoui. «C'est un beau film aussi. Il a eu beaucoup de récompenses ailleurs. Ce n'est pas le cas pour Yasmine Chouikh.
Nous avions donc voulu l'encourager pour lancer davantage son film», a confié le président du jury. Le Annab d'argent est revenu au film Eté 93, de l'Espagnole Carla Simon. Une fiction qui évoque l'histoire d'une fillette qui a perdu ses parents et qui quitte la ville pour s'installer chez son oncle à la campagne.
Pour son long métrage saisissant A Ciambra, l'Italo-Américain, Jonas Carpignano, a obtenu le Prix du meilleur réalisateur. Il suit dans cette fiction, qui s'inscrit dans un néoréalisme italien rafraîchi, le quotidien de Pio, un adolescent rom, qui fait tout pour prouver qu'il est devenu homme, dans la région de Calabre (sud de l'Italie). Le docu-fiction La chasse aux fantômes, du Palestinien Raed Andoni, a obtenu le Prix du public.
Le jeune comédien égytien, Ahmed El Fischawy, a décroché le Prix de la meilleure interprétation masculine pour son rôle principal dans la comédie dramatique Sheikh Jackson, de Amr Salama.
Le court métrage algérien That lovely life primé
That lovely life, d'Iskander Rami Aloui, a décroché le Annab d'or du meilleur court métrage. Le Annab d'argent est revenu à Entre les deux chambres, de Merouane Boudiab. Le jury, présidé par l'acteur tunisien Driss Behi, a accordé son Prix spécial à Dahniz, de Mohamed Benabdallah.
Cette année, la compétition dans la section courts métrages était réservée aux Algériens. Le réalisateur belge Jean-Jacques Andrien, président du jury documentaire, a eu un coup de coeur pour Carré 35, du Français Eric Caravaca, qui tente de percer, dans ce film, le secret de la mort de sa s'ur, un secret de famille. «Dans ce film Il y a une adéquation entre le fond et la forme.
La forme est au service du fond. Je trouve que c'est une réussite. Nous faisons la différence entre le documentaire de création, le cinéma documentaire et le film journalistique d'information. Il y a le monde du cinéma et il y a le monde de l'information. Nous avons choisi de primer des films qui participaient du monde du cinéma», a souligné Jean-Jacques Andrien.
Les droits de diffusion du film tunisien Fleur d'Alep cédés à l'Algérie
Le jury, qui a décidé de ne pas attribuer le Annab d'argent, a accordé deux mentions spéciales pour les documentaires Des moutons et des hommes et Fais soin de toi, des Algériens Karim Sayad et Mohamed Lakhdar Tati. «Karim Sayad a réussi à s'approcher d'un groupe de jeunes et de moins jeunes de la banlieue populaire d'Alger.
J'ai trouvé cela intéressant comme démarche sociologique. Le réalisateur à réussi à s'introduire dans ce milieu et à traduire en termes cinématographiques ce qu'il a trouvé.
Pour Fais soin de toi, nous avons voulu saluer ce courage d'avoir abordé des questions qui sont généralement taboues. Le réalisateur s'est jeté à l'eau. Il a approché le sujet avec une certaine fraîcheur», a souligné le président du jury.
Najib Ayed, directeur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), a été honoré par un Annab d'amitié, autant que le cinéaste tunisien Ridha Béhi, qui a décidé de céder ses droits de diffusion de son dernier film Fleur d'Alep à l'Algérie. «L'essentiel est qu'on montre nos films. J'espère aller vers une coproduction avec l'Algérie pour le prochain film (L'île du pardon)», a-t-il déclaré.
D'autres Annab d'amitié ont été accordés aux comédiens algériens Nadia Talbi et Hassan Benzerari, et au réalisateur suisse, Barbet Schroeder. Le Festival de Annaba et son commissaire, Saïd Ould Khelifa, n'ont pas oublié de rendre hommage aux Algériens Youcef Bouchouchi et Mahmoud Zemmouri, ainsi qu'au Tunisien Tayeb Louhichi, disparus ces derniers mois.
Azzeddine Mihoubi, ministre de la Culture, a annoncé, lors de la cérémonie de clôture, la rénovation et la modernisation de la salle El Manar de Annaba pour en faire un multiplex de quatre salles dotées de DCP et a rappelé la décision de charger l'AARC (Agence algérienne pour le rayonnement culturel) de s'occuper des salles de cinéma au niveau national.


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