Le prix des ?ufs a connu une hausse importante au cours des dernières semaines. Passé de 22 à 25 DA l'unité en l'espace de quelques jours, cet aliment essentiel et très demandé devient ainsi inaccessible aux bourses moyennes.Interrogé par le «Quotidien d'Oran» sur les raisons à l'origine de la flambée du prix de l'?uf, le président l'Association de protection et orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, a imputé cette situation à trois facteurs essentiels. D'abord, la «forte demande sur cet aliment en pareille période de l'année avec les vacances d'été et les nombreux camps d'été, colonies de vacances et autres établissements hôteliers qui expriment des besoins importants en ce produit, mais aussi la baisse de la production après une période de pertes sèches pour les aviculteurs», a-t-il indiqué. Le président de l'APOCE a également expliqué que le marché de l'?uf «a toujours été instable et toute la filière avicole déstructurée, cela pour plusieurs raisons», a-t-il souligné. Parmi ces raisons, l'existence de nombreux aviculteurs informels «qui parasitent le circuit de la distribution avec des prix de vente élevés qui se répercutent à la fin sur le consommateur, sans parler des risques sanitaires», a-t-il indiqué, ajoutant que les températures caniculaires de cet été ont également impacté la production avec un nombre élevé de pertes de poules pondeuses. «Selon des données dont nous disposons, la différence entre le coût de production qui reste relativement bas et le prix de vente de l'?uf au détail est inexplicable», a encore noté Mustapha Zebdi, plaidant pour une étude sur le coût réel de cet aliment afin de protéger le pouvoir d'achat du consommateur. Pour le président de l'APOCE, «il ne faut pas s'attendre à une baisse du prix de l'?uf à l'orée de la rentrée sociale et scolaire, une période de l'année où la demande augmente fortement sur ce produit, qui constitue l'aliment de base de la majorité des Algériens». «Notre souhait en tant qu'organisation de protection des intérêts du consommateur est que les pouvoirs publics se penchent sérieusement sur une réorganisation de toute la filière avicole qui reste depuis longtemps déstructurée et dépendante des intrants importés», a conclu Mustapha Zebdi.
Baisse drastique du cheptel avicole
Moumen Kali, président du Conseil national de la filière avicole, a expliqué de son côté que cette hausse du prix du plateau d'?ufs, jusqu'à 650 DA, est «directement liée à la cupidité des intermédiaires et des commerçants». Selon ce même responsable, les éleveurs seraient les «premiers perdants» puisqu'ils ne gagnent que 20 DA de marge bénéficiaire par plateau vendu, sans parler d'une bonne partie des cheptels qui a été touchée par des maladies infectieuses, se traduisant par une réduction de la production des ?ufs, mais aussi celle de poulets de chair destinés à la consommation. En janvier dernier, l'Etat avait décidé d'autoriser l'importation de poules pondeuses pour couvrir un déficit de 60% des besoins nationaux. Selon le Conseil interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA), l'Algérie comptait en 2019, 40 millions de poules pondeuses, alors que le nombre actuel est d'à peine 8 millions, soit une baisse de 80%.
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Posté Le : 27/08/2023
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : El Houari Dilmi
Source : www.lequotidien-oran.com