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Juncker se tourne vers l'Afrique et le Moyen-Orient



Juncker se tourne vers l'Afrique et le Moyen-Orient
Le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, a proposé hier non seulement de doubler la durée et la capacité de son plan d'investissement, mais aussi un nouveau plan destiné à l'Afrique et au Moyen-Orient afin de freiner l'immigration économique. «Aujourd'hui nous proposons de doubler la durée et la capacité de notre fonds d'investissement», a-t-il dit, visant «au moins 500 milliards d'euros d'investissements à l'horizon 2020» puis «630 milliards dès 2022», a-t-il expliqué à l'occasion de son discours-programme annuel sur l'état de l'Union devant le Parlement européen à Strasbourg. La Commission espère ainsi surfer sur le succès de ce «plan Juncker», qui fête sa première année d'existence, et dont l'objectif est de relancer la croissance et l'emploi en Europe. Il devait à l'origine permettre de mobiliser 315 milliards d'euros d'investissements en trois ans (de 2015 à 2018) via un fonds pour les investissements stratégiques, le FEIS. Les projets déjà approuvés depuis un an devraient permettre de mobiliser 116 milliards d'euros en investissements totaux, d'après les prévisions de la Commission, dans 26 Etats membres. Quelque 200 000 petites et moyennes entreprises en profitent. Ce fonds est financé par le budget européen et la Banque européenne d'investissement (BEI) à hauteur de 21 milliards d'euros, et doit attirer ensuite des investisseurs privés qui souhaiteraient financer des projets dans des secteurs comme l'énergie, les infrastructures ou encore la recherche. Dans la foulée, M. Juncker a annoncé aux eurodéputés la création d'un nouveau plan d'investissement, sur le même modèle, celui-ci destiné à l'Afrique et aux pays du voisinage de l'Europe, dont l'objectif est d'offrir plus de perspectives localement et limiter l'émigration économique vers l'UE. Ce plan d'investissement «ambitieux», selon Jean-Claude Juncker, a le potentiel de lever 44 milliards d'euros selon lui, «jusqu'à 88 milliards d'euros si les Etats membres y contribuent». «Lorsque l'on regarde le Moyen-Orient et l'Afrique, on constate que leur énorme potentiel est bridé par la guerre, la pauvreté, le manque d'infrastructures et la mauvaise gouvernance», a déploré la chef de la diplomatie européenne Federica Mogherini, citée dans un communiqué. «Le nouveau plan d'investissement extérieur créera les conditions qui permettront aux Européens de développer leur activité et de s'implanter dans de nouveaux pays tout en offrant un appui aux économies et aux sociétés de nos partenaires ainsi qu'à nos objectifs stratégiques de politique étrangère, de la sécurité au développement international», a-t-elle poursuivi. Ce plan extérieur va recevoir 3,35 milliards d'euros du budget de l'UE et du Fonds européen de développement. La Banque européenne d'Investissement y jouera aussi un rôle central: elle pourra prêter jusqu'à 32,3 milliards d'euros au titre de la garantie de l'Union entre 2014 et 2020, selon la Commission. L'idée de ce plan pour l'Afrique avait déjà été évoquée en juin par la Commission européenne. Il s'agit aussi d'obtenir des pays africains, comme cela a été fait avec la Turquie, qu'ils luttent davantage contre les passeurs et acceptent beaucoup plus de «réadmissions» de leurs ressortissants.


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