« Jugez-vous avant d'être jugés » !

Pas de quoi en faire en un « scoop », l'absentéisme des députés ne date pas d'hier. Le président de l'APN, Brahim Boughali, a adressé des reproches acerbes aux élus de la chambre basse du Parlement concernant « leurs absences répétées et trop nombreuses ». « Le président de la République n'est pas du tout satisfait de cette situation qui ne sied nullement au rang de notre honorable Institution dont le rôle principal demeure la protection de la Nation et du peuple », a tonné le président de l'APN. Pourtant, pendant longtemps, les députés, toutes tendances confondues, ont dénoncé la non-présentation de la Déclaration de politique générale par les gouvernements précédents. Le chef de l'Etat a décidé d'en faire une tradition, puisque le staff gouvernemental a l'obligation de présenter son bilan devant les élus de la nation deux fois par an. « Jugez-vous avant d'être jugés » a déclaré depuis son perchoir Brahim Boughali. La « sortie » de Boughali n'a pas plus à certains, arguant que donner procuration à un collègue pour voter à sa place, était une « procédure légale ». Il est vrai qu'il est incompréhensible que les députés désertent l'hémicycle du palais ‘Zighout Youcef' quand le Premier ministre répondait à leurs questions et annonçait de grandes décisions prévues dans le PLF 2024. Pourtant, le problème d'absentéisme des députés aux séances plénières devait être pallié par l'amendement du règlement intérieur de l'APN. L'on ne sait pas trop où on en est avec ce dossier. Il va sans dire que la deuxième chambre du Parlement se discrédite à travers de telles attitudes de ses membres. Revendication leitmotiv des élus de la nation, le travail de contrôle du travail de l'équipe gouvernementale ne se fait pas comme il le faudrait. Souvent, des séances plénières ont été annulées faute de quorum.Ce que d'aucuns appellent une « faillite morale » des locataires du palais ‘Zighout Youcef', doit absolument être bannie des us et coutumes politiques dans un pays qui prétend à une place parmi les grands. La fonction de député n'est pas facultative, en ce sens qu'il est porteur d'un mandat national pour d'abord rendre compte à ceux qui l'ont élu, mais aussi « mouiller le maillot » pour mériter ce que l'Etat lui verse comme émoluments.