Mahkim, Oued Medjeb, Dar El Bagra, Zriba? ce sont là, entre autres localités les plus reculées dont la majorité des habitants de la wilaya de Annaba ne soupçonne même pas leur existence. Juchées sur les hauteurs du mont l'Edough, elles dépendent administrativement de la commune de Séraïdi, qui culmine à plus de 800 mètres d'altitude. Elles sont habitées par quelque 200 familles dans des conditions précaires, avons-nous constaté sur place. Elles sont également les premières à accueillir, en période hivernale, les flocons de la neige sans pour autant leur souhaiter la bienvenue car ils annoncent une rude période.L'absence de gaz de ville et les récurrentes coupures d'électricité intempestives ne font que ternir le blanc de neige qui, paradoxalement, fait le bonheur des randonneurs de Annaba. Sédentaires, ces familles le sont, même du temps où les terroristes écumaient la zone.Aujourd'hui chassés et la région sécurisée, les habitants espèrent et revendiquent les bienfaits qu'offre la vie moderne du 21ème siècle. «Ceux qui passent par nos habitations -randonneurs ou touristes- n'hésitent pas à prendre des photos sans pour autant soupçonner la misère qui fait notre quotidien.Le beau manteau blanc, fait de neige, qu'offre notre site panoramique cache derrière lui, à l'insu de tout le monde, une véritable vie d'indigence. Ici, la majorité des habitants est demandeur de logements. Sans exception aucune, tout le monde est prêt à troquer son habitation de fortune contre un logement récent où sont disponibles les conditions d'une vie décente», se plaigne Allali Mohamed, un des habitants de la région. Heureusement que leur misère ne durera pas longtemps, à en croire les déclarations de Djemili Saïd, le président de la commune de Séraïdi.«Après les habitants de la localité de Bouzizi et du chef lieu de la commune qui ont bénéficié dernièrement d'un quota total de 145 logements ruraux, il sera question de s'occuper des demandeurs de logements de ces localités. Bien que la demande totale enregistrée par nos services s'élève à 2000 cas, ils sont 200 logements type sociaux locatifs (LSL) à leur être destinés.Actuellement nous sommes en phase finale de l'enquête sociale car ces logements sont fins prêts pour être attribués à leur futurs bénéficiaires», promet le P/APC qui affiche néanmoins un besoin d'au moins 400 autres logements pour compenser un tant soit peu un déficit urgent, enregistré par ses services.Problème de logement et de chômageCependant, les logements ne sont pas le seul problème de cette petite commune de 10 000 habitants. Il en est question également de chômage où pas moins de 300 demandes d'emploi, selon toujours le même élu, sont enregistrées par l'administration concernée. «Ils sont tous des diplômés et des deux sexes. Il y a des universitaires, des professionnels et des administrateurs. Ils représentent une importante partie de la population locale active. L'absence d'investissement industriel et touristique dans notre commune prive la population locale d'un emploi à durée indéterminée», estiment plusieurs chômeurs rencontrés sur les lieux.Une situation que confirment d'autres jeunes qui, pour fuir le chômage, ont tenté de créer une entreprise activant dans le domaine forestier. Selon eux : «l'entreprise régionale de géni rural (ERGR Babors) qui s'occupe de la mise en ?uvre des programmes de renouveau rural et agricole à travers la Gestion et l'Extension du Patrimoine Forestier, ainsi que l'Aménagement Intégré des Bassins Versant, rafle tous les marchés.Cependant, les programmes sont en retard de plusieurs années. Un retard qui ne profite, cependant, pas à nos entreprises notamment dans le secteur de désenclavement dont les passages peuvent aider les engins de la protection civile à atteindre les foyers des incendies. En somme, le patrimoine forestier est dans un état lamentable et ceux qui ont la charge de gérer le secteur n'ont aucune compétence. Ils sont là, pour bloquer toutes initiatives de jeunes. C'est l'avis même de l'ex wali lors de sa dernière session d'APW qui a demandé officiellement à la direction générale des forets de remplacer le directeur par intérim en place.».A vrai dire, la commune de Séraïdi souffre à tous les niveaux. Heureusement que cette année, elle a bénéficié d'un important équipement financé sur le budget de la wilaya de 2014. Il s'agit d'un chasse-neige, deux tracteurs et deux camions à l'effet d'intervenir en période de neige pour débloquer les artères de la ville et éviter son isolement tel qu'a été le cas lors des années précédentes.
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Posté Le : 14/02/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Gaidi Mohamed Faouzi
Source : www.elwatan.com