Algérie

Jubilé Cheikh El-Hadj Hassen Saïd à la salle El-Mougar Une reconnaissance à temps !



Comme un marié le jour de ses noces, c'est sous des airs de zornadjiya (orchestre traditionnel algérois) et des youyous interminables que cheikh el-hadj Hassen Saïd, est entré à la salle El-Mouggar, où se tenait avant-hier soir une soirée en son hommage. Organisée par le ministère de la Culture et l'Office national de la culture et de l'information (ONCI), cette soirée entre dans le cadre de la série de cérémonies d'hommages qui honorent les doyens algériens de la musique, de leur vivant. Après Amar El-Achab, Rabah Driassa, Blaoui Houari, Saloua, Nouara et tant d'autres encore, c'est au tour de Hassen Saïd cette fois de recevoir les honneurs et les salutations de tous. Ces derniers viennent au bon moment et encore ! Très malade et fatigué, sur un fauteuil roulant et presque méconnaissable, el-hadj tentait avec des gestes symboliques de la main de saluer la salle archicomble venue l'acclamer et le remercier. Après une introduction orchestrale, un film documentaire retraçant le parcours et la carrière de ce grand monsieur a été projeté. Ainsi, on pouvait voir qu'il a été formé par le géant hadj M'hamed El-Anka et influencé par les pionniers de la chanson algéroise, tels hadj Mneouar, hadj Mrizek ou encore Khlifa Belkacem, tous amoureux d'Alger et de sa Casbah. La ministre de la Culture, Khalida Toumi, a tenu à exprimer sa reconnaissance et sa gratitude à ce grand artiste pour les années qu'il a données à la musique algérienne. Pour elle, cet hommage allait de soit et tend à "remercier l'artiste pour les trésors qu'il a laissés à la mémoire et à la musique algérienne". Car Hassen Saïd fait partie de ceux qui ont écrit en lettres d'or la musique algérienne. Il aura laissé au patrimoine musical des chefs-d''uvre impérissables. Ces derniers ont été repris lors de cette soirée par une pléiade d'artistes qui ont répondu présent. En solo ou en duo, Abdelkader Chaou, Samir Toumi, Radia Manel et d'autres ont repris les titres phares de l'artiste, tels "Hadi mouda wana ghrib" ou encore "Sifet echamaa" que l'assistance ne s'est pas fait prier de chanter en ch'ur. Sur scène, bien qu'il soit malade et pouvant difficilement parler, Hassen Saïd a joué le jeu et a récité un poème entier comme pour prouver que l'art et l'amour de la chanson et des paroles mesurées ne disparaît pas sous le poids des années. Néanmoins, il ne pouvait assister à la soirée entière (trop fatigante pour lui). La remise des cadeaux par la ministre s'est faite alors au début de la soirée pour ne pas lui infliger d'attendre jusqu'à la fin et pouvoir quitter les lieux dès qu'il le souhaitait. Par ailleurs, un coffret retraçant la carrière de "l'enfant de la Casbah" et regroupant toutes ses chansons vient de sortir. Une initiative qui aide à sauvegarder ses 'uvres et qui permettra aux générations futures de ne pas oublier ce grand monsieur.
FY N


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