Algérie

Juba dit non, Pékin appelle à des consultations


Juba dit non, Pékin appelle à des consultations
Cinq ans après la proclamation officielle de son indépendance, le Soudan du Sud est plongé dans une guerre civile qui a déjà fait des centaines de morts et des dizaines de milliers de déplacés dans les pays voisins.Le déploiement d'une force régionale de maintien de la paix au Soudan du Sud, sur proposition de l'Union africaine, a été rejeté par les autorités de Juba, dirigées par le président Salva Kiir, en guerre contre son ancien rival et ex-vice-président Riek Machar depuis décembre 2013.Alors que le Conseil de sécurité des Nations unies a voté, dans la nuit de vendredi à samedi, le principe d'envoi de 4 000 Casques bleus supplémentaires dans le pays, l'ambassadeur du Soudan du Sud, Akuei Bona Malwal, a déclaré que son gouvernement rejetait la proposition de l'UA, car "elle n'a pas pris en compte ni même considéré le point de vue du Soudan du Sud", ont rapporté les agences de presse. Son adoption "va à l'encontre du principe fondamental des opérations de maintien de la paix de l'ONU, qui est le consentement des principales parties au conflit", a-t-il déclaré. Pour Juba, les Etats-Unis, un Etat qui a parrainé l'indépendance du Soudan du Sud, cherche à mettre ce pays sous tutelle de l'ONU. Les affrontements de juillet dernier, qui avaient fait, officiellement, plus de 372 morts, dont 33 civils, ont accéléré les événements et entraîné ce jeune Etat dans une nouvelle spirale de violences meurtrières qui ont provoqué aussi un dramatique flux de déplacés vers les pays voisins. Plus de cent mille Sud-Soudanais ont déjà franchi la frontière vers le voisin ougandais, selon le Haut-Commissariat de l'ONU aux réfugiés (HCR). L'idée de déployer une force régionale avait été décidée lors d'un sommet de l'Autorité intergouvernementale sur le développement (Igad), un bloc de huit pays d'Afrique de l'Est jouant un rôle majeur dans le processus de résolution de la crise au Soudan du Sud. Dans un communiqué publié le 5 août, l'Igad a indiqué que la composition, le mandat, l'armement, le déploiement et le financement de la force de protection régionale devraient être déterminés en consultation avec le gouvernement de transition du Soudan du Sud. La décision du Conseil de sécurité risque aussi de faire des vagues au sein du gouvernement sud-soudanais. Car, la résolution du Conseil prévoit aussi d'imposer, si cela est nécessaire, un embargo sur les armes au cas où Juba bloquerait le déploiement des soldats onusiens. Onze des quinze pays du Conseil ont soutenu cette nouvelle force. La Chine, la Russie, l'Egypte et le Venezuela se sont abstenus. L'Ethiopie, le Kenya et le Rwanda devraient être les principaux contributeurs à cette force de maintien de la paix, autorisée à "utiliser tous les moyens nécessaires" pour remplir son mandat. En revanche, l'Ouganda, allié du président sud-soudanais Salva Kiir, avait annoncé plus tôt, vendredi, qu'il ne fournirait pas de soldats pour ce déploiement supplémentaire. Hier, la Chine a estimé qu'il faudrait, peut-être, engager des consultations avec Salva Kiir pour éviter d'envenimer une situation déjà catastrophique. L'ambassadeur de Chine auprès des Nations unies a affirmé que "ce n'est que de cette manière que la force de protection pourra remplir réellement sa mission de promotion de la paix et de la stabilité au Soudan du Sud et créer les conditions favorables pour l'application de l'accord de paix entre toutes les parties". Pour rappel, depuis le début des violences en décembre 2013, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées et 2,5 millions déplacées.Lyès Menacer/Agences
Votre commentaire s'affichera sur cette page après validation par l'administrateur.
Ceci n'est en aucun cas un formulaire à l'adresse du sujet évoqué,
mais juste un espace d'opinion et d'échange d'idées dans le respect.
Nom & prénom
email : *
Ville *
Pays : *
Profession :
Message : *
(Les champs * sont obligatores)