Algérie

Juanonville, Place d'Armes, La Colonne : ces rues qui se souviennent...



Juanonville, Place d'Armes, La Colonne : ces rues qui se souviennent...
En ces lieux, chaque quartier, chaque rue et ruelle, chaque place ou placette, chaque plage, a son histoire à raconter. Histoire de lutte, de combat, d'opérations de résistance, de manifestations ou de plastiquage par l'OAS. Ici à Annaba, la ville européenne comme son nom l'indique était habitée principalement par les Français, les «autochtones» ou encore «les indigènes» comme on les appelait étaient parqués dans des «réserves»; ils survivaient malgré l'injustice, la misère et la pauvreté, ils se débrouillaient comme ils pouvaient avec le peu qu'ils avaient et étaient solidaires entre eux face à l'occupant. C'était l'époque où on se serrait les coudes, où on se sentait bien quand on est avec les siens, ceux de sa race, de sa religion, ceux qui avaient ce besoin irrépressible de liberté, d'indépendance. Les cinémas, les boulodromes, le théâtre, les plages, le Cours Bertagna, Les Frênes, le Beau Séjour, Saint Cloud Et Chapuis, c'était des lieux interdits pour eux, ils sont réservés exclusivement à cette caste d'européens qui a tout accaparé qui a confisqué ces espaces, pris possession de lieux qui ne lui appartiennent pas rendant étrangers «ces autochtones» dans leur propre pays. Ces lieux confisqués se sont révoltés et rebellés contre l'occupant, ils sont devenus le théâtre d'opérations de résistance, d'attentats, de fusillades, et de manifestations. La rue Bugeaud, aujourd'hui rue l'Emir Abdelkader a connu en 1959, 60, 61 et 62 plusieurs attentats et opérations de moudjahidine, grenade dan un café, attaque à l'arme blanche, tirs sur les manifestants. Dans la rue Gambetta, Fernand Jean Désiré Guiol, officier du renseignement est abattu par des «Fellaghas» en décembre 1960. Au courant de ce même mois, c'est toute la ville, celle des Musulmans qui s'est soulevée, dans les quartiers populaires, Place d'Armes, La Colonne, la cité Aussas et Sidi Brahim, l'Armée française a tiré dans le tas sans distinction, hommes, femmes et enfants ont été sauvagement massacrés. La réponse des fedaine a été elle aussi meurtrière, grenades mitraillages, attaques à l'arme blanche dans presque tous les quartiers de la ville. A la rue Bouskara, à la rue Bugeaud, au Cap de Garde, à Juanonville, à Oued El Hout, les attentas se sont multipliés transformant la ville de Annaba et ses localités proches en lieux d'affrontements entre forces françaises et fedaine. Aujourd'hui, ces lieux chargés d'Histoire, vivent en paix et jouissent de toute leur Liberté grâce à ces Hommes qui se sont sacrifiés, des Hommes dont les noms resteront gravés dans les mémoires et serviront d'exemples à leurs descendants.




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