Il faut se dire les choses en face. Même celles qui fâchentAmnesty International a appelé le roi d'Espagne à soulever la question du respect des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental à l'occasion de la visite officielle qu'il doit effectuer au Maroc à partir de demain.
«La question du Sahara et du non-respect des droits de l'homme, la répression des journalistes, ainsi que la violence à l'encontre des femmes» sont «fondamentales», souligne un communiqué de l'Organisation de défense des droits de l'homme basée à Londres dans lequel elle a appelé le roi d'Espagne à soulever la question du respect des droits de l'homme dans les territoires occupés du Sahara occidental à l'occasion de la visite officielle qu'il doit effectuer au Maroc à partir de demain (les 16 et 17 juillet).
Que demande Amnesty International à Juan Carlos' L'organisation non gouvernementale l'exhorte à «poser des questions» au souverain marocain sur les «abus commis dans les territoires occupés du Sahara occidental» tout en dénonçant «l'usage excessif de la force contre les Sahraouis, la torture et les restrictions sur les libertés d'expression, de réunion et d'association», souligne le message dont a été destinataire le monarque espagnol dont la responsabilité historique de son pays dans le conflit du Sahara occidental est attestée sans qu'elle ait été assumée.
La communauté internationale est restée sourde à l'appel d'Amnesty International qui a appelé à une enquête «indépendante et impartiale» sur «l'utilisation, par les forces de sécurité marocaines, de la torture et les mauvais traitements contre les détenus sahraouis», au mois de mai dernier.
Il faut rappeler que la répression que subissent les militants sahraouis a incité les organisations de défense des droits de l'homme à intensifier leur combat autour de la mise en oeuvre d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme dont est privée la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental).
Cette question sera-t-elle au centre du face-à-face entre Juan Carlos et Mohammed VI' Il est difficile de l'imaginer au moment où leurs pays respectifs ont en commun le souci d'une crise économique qui met en danger leur stabilité sociale, laquelle est doublée par une crise politique sans précédent en ce qui concerne le Maroc qui se dirige probablement vers des élections législatives anticipées qui ont de fortes chances de voir la mouvance islamiste renforcer son leadership.
Difficile de croire dans un tel contexte de voir la question des droits de l'homme au Sahara occidental tenir le haut du pavé au cours des discussions entre les deux monarques.
Elle reste, contre vents et marées, une préoccupation permanente pour les associations et les organisations internationales qui n'ont pas manqué d'afficher leur regret de voir que le Conseil de sécurité de l'ONU n'ait pas doté la Minurso d'un mécanisme de surveillance des droits de l'homme lors de l'adoption de la nouvelle résolution (2099). Une «occasion manquée» pour Amnesty International. «Le Conseil de sécurité a manqué une occasion unique de permettre au peuple du Sahara occidental de jouir de ses droits fondamentaux par la mise en place d'un instrument de surveillance international des droits de l'homme qui fait cruellement défaut dans la région», avait déclaré Philip Luther, le directeur d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.
Tous les rapports et toutes les enquêtes plaident pourtant pour l'instauration d'un tel mécanisme. Le rapporteur spécial de l'ONU sur la torture, qui avait séjourné au Maroc et au Sahara occidental entre les 15 et 22 septembre 2012, avait fait état de l'usage de cette pratique. «Il ne devrait pas être surprenant que des actes équivalant à la torture soient commis à l'occasion d'événements particulièrement intenses, tels que des grandes manifestations...», avait révélé Juan Mendez, lors de la conférence de presse qu'il avait animée à Rabat. Une délégation du Centre Robert Kennedy pour la justice et les droits de l'homme (RFK Center), qui avait séjourné au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés sahraouis du 25 au 31 août 2012, avait, de son côté, fait part dans un document rendu public, de cas de disparitions, de torture, de détentions arbitraires, de menaces, d'exécutions extra-judiciaires par les forces d'occupation marocaines...
Juan Carlos relancera-t-il le débat' Nous le saurons dans un peu plus de 48 heures.
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Posté Le : 15/07/2013
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Mohamed TOUATI
Source : www.lexpressiondz.com