Algérie

JSK Une histoire liée à la lutte d’indépendance



Publié le 31.10.2024 dans le Quotidien l’Expression
La JSK a été créée en 1946 par un groupe de jeunes qui désiraient marquer la présence des populations indigènes dans la ville de Tizi Ouzou où le sport roi était dominé par un club colonial, l’Olympique de Tizi Ouzou.
La JSK a donné de nombreux combattants, dont certains sont tombés au champ d’honneur.
Ce qui deviendra plus tard le club aux multiples titres nationaux et africains a, à sa naissance, permis à de très talentueux jeunes frustrés par la difficulté d’accéder à un club composé essentiellement de Français.
Pendant ces années qui précèdent le déclenchement de la guerre de Libération, la nouvelle équipe qui représentait les autochtones faisait sensation par la qualité de son jeu mais elle est restée dans les divisions inférieures.
Au début de la guerre d’indépendance, comme la plus grande partie des associations sportives nationales, la JSK a cessé toute activité entre 1954 et 1962. C’est ainsi que ce club, attaché aux valeurs de République, gardera un sort scellé avec la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.
En plus des nombreux martyrs tombés au champ d’honneur, la JSK a donné aussi de valeureux combattants pour la Révolution qui ont préféré sacrifier leur vie pour répondre à l’appel pour prendre le chemin du maquis et contribuer à l’indépendance de l’Algérie. Un combat mené de tout temps par toute une région acquise à la cause juste de leur pays. Preuve en est que cette équipe a accédé en première division, sous la houlette d’un entraîneur qui a fait partie de l’équipe du Front de libération nationale (FLN). Ce fut, en effet, Ali Benfadah qui était aux commandes du staff technique de la JSK lorsqu’elle a accédé en l’espace de deux années seulement à la deuxième division et à la première division du Championnat national. Pour l’histoire, Ali Benfadah est né à Zéralda en 1935. Sa carrière sportive débute dans le club local de l’Étoile sportive de Zéralda où il fera un long parcours comme attaquant.
En 1955, Ali passe au Gallia d’Alger avant de se retrouver au FC Valence. Sa vie professionnelle le mènera aussi à l’Olympique d’Alès et au SCO Angers. Ali Benfadah n’hésitera, par ailleurs, pas à sacrifier sa carrière de professionnelle en France pour rejoindre le onze de l’Indépendance, c’est-à-dire l’équipe nationale montée par le FLN et qui a représenté l’Algérie pendant la guerre de Libération nationale. Il était parmi les premiers à répondre présent à l’appel du FLN pour rejoindre l’équipe nationale en Tunisie. Après l’indépendance, Ali reprend sa carrière de professionnel mais ne tardera pas à revenir en Algérie comme entraîneur et joueur dans l’Athlétique Club de Hydra en 1964.
En 1965, c’est Ali Benfadah qui propulsera le MC Alger en 1re division, en remportant le titre du groupe Est de la deuxième division nationale.
En 1967, Ali arrive à Tizi-Ouzou comme entraîneur de la JSK. En l’espace de deux années seulement, il réussit à propulser le club kabyle de la 3e à la 1re division nationale. Depuis cette année, la JS Kabylie n’a jamais connu de relégation. Bien au contraire.
Enfin, avec un sort lié avec l’homme qui a sacrifié sa carrière professionnelle pour répondre à l’appel du FLN durant la guerre de Libération, la JSK reste toujours un club qui a représenté dignement l’Algérie sur la scène internationale. Avec un règne pendant près d’une décennie sur les stades africains, la JSK a été présente à l’international avec plusieurs titres africains au moment même où l’équipe nationale était en difficulté à l’international. Donner le nom d’un homme historique, Hocine Aït Ahmed en l’occurrence, au nouveau stade du club kabyle, c’est juste une continuité de cette histoire.
Kamel BOUDJADI




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