Le conflit multiple, déjà latent, va éclater bientôt avec le débarquement, à la demande du président libanais de l'époque (refusé par l'opposition), des troupes américaines dans la région. Le réalisateur plante le décor dans un campement militaire où vit également la famille d'un adjudant (Ahmed Al Ahmed), sa femme (Rym Zinou) et ses quatre petits garçons, des « petits monstres » grâce à qui la vie de soldat et ses missions périlleuses deviennent des moments de bonheur et de gaîté. Un peu à la manière de Mel Brooks, Abdellatif Abdel Hamid, par ailleurs diplômé de la faculté de cinéma de Moscou, nous a habitués à transformer des sujets très sérieux en comédies, comme dans Hors champs, mettant en scène un héros qui trahit son ami, prisonnier politique, primé l'an dernier dans ce même festival. C'est une marque de fabrique chez cet auteur qui sait mêler tendresse, compassion, humour et gentillesse pour produire des 'uvres attachantes. Son titre est trompeur car, au contraire, le film prône une vision optimiste du monde que ni la mort prématurée de l'enfant (une fille souhaitée) attendu ni les blessures de la guerre ne vont atténuer. Revenus chez leurs grands-parents en montagne pour ne pas s'exposer aux bombardements, les enfants s'ennuient. Pour les occuper, leur oncle loue les services d'une troupe de musique folklorique. Au même moment, le père, démineur et poseur de mines, revient blessé au visage et un bras en moins. Alors que les larmes coulent, lui demande qu'on danse.
Posté Le : 27/07/2009
Posté par : sofiane
Ecrit par : Djamel Benachour
Source : www.elwatan.com