La participation de musiciens d’un très haut niveau
Désormais la renaissance de la musique andalouse à Mascara fait l’unanimité parmi les adeptes de cette pratique artistique qui, au fil des jours, suscite un écho favorable sans précédent. Mais il faut le dire d’emblée, c’est à la faveur des efforts déployés par les troupes Errachidia, dirigée par son maître Kaddour Bensafir et la troupe El Maghdiria, dirigée par le maître Boudjellal Ouenzar.
Ces groupes musicaux se sont véritablement distingués par leur art et savoir-faire dans la préservation et entretien de l’héritage de ce riche patrimoine immatériel, tant à l’intérieur de la ville qu’en extra muros. Et aujourd’hui avec l’organisation de ces Journées nationales de la musique andalouse «Safir Boudali», la cité de l’Emir fait le plein dans la discipline musicale et sort de sa léthargie par l’originalité de cette rencontre. Placé sous l’intitulé du nom du grand musicologue qui, de par son génie, ses travaux et son parcours, a marqué les mémoires de beaucoup de génération d’artistes et de musiciens, ces Journées nationales ont démarré avec presque un sans faute. En tous les cas, c’est un avis unanime que partagent les hommes de culture, musiciens et chefs d’orchestre présents avant-hier à l’ouverture. Une inauguration qui s’est faite dans une ambiance de grands événements à la Maison de la Culture à Mascara, «Abi Ras Enaciri», avec un public nombreux et avide de culture et d’art.
La Ministre de la Culture qui n’a pas fait le déplacement pour l’occasion, était toutefois représentée par deux directeurs centraux. Parmi les maîtres qui participent à ce rendez-vous, on notera la présence du professeur et musicologue, Ahmed Serri qui a bien connu M. Safir Boudali. Il a succinctement brossé une rétrospective sur les exploits et le savoir de Safir Boudali et l’a qualifié de légende ayant une valeur pour Mascara et toute l’Algérie. Rachid Guerbaz qui a tenu à venir à Mascara a déclaré qu’il ne voulait manquer ce regroupement pour rien au monde. M. Guerbaz, actuellement Chef de la troupe nationale de la musique andalouse et ancien étudiant de Boudali Safir, évoquera son professeur avec beaucoup d’émotion et affirmera, de manière claire, que c’est M. Safir qui «l’a encouragé à prendre le chemin de la musique andalouse et lui a même tracé la voie». Mme Eveline Safir, épouse du père du journalisme moderne algérien, Abdelkader Safir et belle-sœur de Boudali, a elle aussi parlé du maître et de ses qualités de grand musicologue. Les organisateurs ont également inscrit dans le programme de l’ouverture un hommage qui sera rendu à un autre grand musicien et poète Amar Ahmed Bellili. D’autres activités annexes ont été réalisées à l’occasion de ces Journées nationales. Dans le hall de la Maison de la Culture, le public pourra visiter une exposition de peinture, une exposition d’instruments de musique, une rétrospective en photos des années 60 et 70, une époque où la Culture et l’Art faisaient des mœurs tangibles à Mascara. Mais le clou de toutes ces expositions sera certainement le rayon de l’association du 4e art à Mascara qui a présenté des photos des années 30 pour rappeler que Mascara était une cité de science et de culture et non seulement une ville d’agriculture, tel que le voulait les colons, pour pouvoir asservir la population. Il y a quand même, de la part des organisateurs, une gaucherie qu’il faut souligner, c’est l’absence d’un rayon qui devait être réservé au maître Safir Boudali. Cette remarque a été faite par le public, la famille et les proches de Safir Boudali. Pourtant ce ne sont pas les matériaux ni la matière qui manquent. Pour rappel, les soirées musicales seront quotidiennes, et ce, du 1er au 06 novembre à partir de 17h30.
A. Aouimeur
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Posté Le : 03/11/2008
Posté par : sofiane
Source : www.voix-oranie.com