Les Journées du film arabe primé n'ont toujours pas pris les allures d'un espace dédié au cinéma arabe et au 7e art en général. En deux jours, le public constantinois n'a pu voir qu'un seul film à la salle El Khalifa.«Selon l'heure locale du Caire» (Cairo time) d'Amir Ramssis a été projeté samedi à midi à l'heure justement du déjeuner. On ne retiendra pas non plus de cette séance la mauvaise qualité de l'image, mais on s'arrête un long moment sur l'excellente performance de Nour El Sharif. L'acteur égyptien y interprète avec une parfaite maîtrise qui lui a toujours convenu le rôle de Yahia, un vieil homme atteint d'Alzheimer. Dans Cairo time, il est d'abord question de temps. Ce temps qui court sans prévenir, construit comme pour détruire la mémoire de ce qui fut. Pour Yahia, c'est une quête pour retrouver une femme. Une femme pour laquelle il ressent une affection particulière. Il ne se souvient pas qui elle est, mais il sait qu'elle a beaucoup compté pour lui. Alors, il décide contre tout avis contraire, contre l'autorité de son fils et l'amour protecteur de sa fille d'aller à la recherche de la belle. Sur sa route, il croise Hazem, un voyou à gueule d'ange. Hazem est orphelin, épargné de justesse par la misère. Pour survivre, il devient dealer. Et puis, il y a Leila Essamahi, une actrice à la retraite qui doit épouser Mustapha, mais pour ce faire, elle doit absolument divorcer de son ancien partenaire au cinéma. C'est ici qu'intervient l'absurde pouvoir des fetwas balancées à tort et à travers par de pseudo-prêcheurs dont on ne connaît ni l'origine ni le culte, si ce n'est leur ignorance pour les véritables préceptes de la religion musulmane. Il y a aussi sa fille, et puis l'ancien partenaire au cinéma, Sameh Kamel, qui souffre qu'une fin de carrière dans la solitude et l'espoir et que son fils décide de l'accueillir pour les vacances. Selon l'heure locale du Caire est une suite d'histoires courtes qui se croisent et s'entrechoquent pour raconter l'Egypte d'aujourd'hui. Un mélange extravagant d'amour, de tendresse, d'austérité, d'autorité, de religion et beaucoup d'incertitudes vis-à-vis du temps qui s'écoule sans prévenir. Un film qui mérite les récompenses que les jurys des festivals internationaux ont attribuées à son réalisateur. Amir Ramssiss n'est pas venu à Constantine pour présenter son ?uvre. Il n'est pas le seul, et c'est bien dommage. De notre envoyée spéciale :
Posté Le : 20/12/2015
Posté par : presse-algerie
Ecrit par : Samira Hadj Amar
Source : www.letempsdz.com