Algérie

Journée sans couac pour les candidats



N'ayant pas grand-chose de consistant à proposer, les candidats se sont noyés dans des généralités, quand ils ne s'adressent pas à l'affect des citoyens-électeurs, en versant dans le populisme et en faisant des promesses creuses et sans lendemain.La campagne électorale n'arrive toujours pas à décoller, et sa 10e journée n'est en rien, ou presque, différente de celles qui l'ont précédée : elle est tout aussi fade et monotone. Comme au premier jour de campagne, les candidats n'arrivent toujours pas à drainer les foules, se contentant d'animer de semblants meetings électoraux dans des salles acquises, souvent clairsemées et toujours sous haute protection policière. Bien évidemment, le mouvement populaire et le rejet de l'élection présidentielle par un grand nombre d'Algériens sont pour beaucoup dans cette absence d'animation et de mobilisation.
Mais les cinq candidats engagés dans cette élection, sans troupe, sans charisme et tous issus du système politique que beaucoup d'Algériens veulent voir disparaître car responsable, à leurs yeux, de la crise dans laquelle patauge le pays depuis des années, ont, peu ou prou, une part de responsabilité dans le fiasco de la présente campagne électorale. N'ayant pas grand-chose de consistant à proposer, les candidats se sont noyés dans des généralités, quand ils ne s'adressent pas à l'affect des citoyens-électeurs, en versant dans le populisme et en faisant des promesses creuses et sans lendemains.
Hier, à la commune des Eucalyptus (Alger), le candidat Bengrina a désigné du doigt des hommes d'affaires qui ont détourné 6 000 milliards de dinars, tout en promettant de faire de l'anglais la première langue étrangère du pays ou encore de renforcer les investissements destinés aux femmes au foyer. À Béchar, Azzedine Mihoubi a soutenu que le sous-sol de cette wilaya peut assurer au pays des rentrées de 40 milliards de dollars par an et que la plaine d'Abadla est capable de couvrir les besoins de? tout un continent.
À signaler qu'Abdelmadjid Tebboune n'a pas fait hier de sortie sur le terrain, à cause, certainement, de l'hospitalisation de son directeur de campagne, Mohamed-Amine Messaïd, qui a eu un malaise. Autre fait saillant de la journée d'hier : le candidat Abdelaziz Belaïd a dû recourir à un stratagème pour remplir une salle de Zéralda, à Alger, où il a animé un meeting : y faire venir des étudiants auxquels ses supporters ont fait croire à une excursion. Découvrant la supercherie, ils ont quitté les lieux en scandant "Makanch intikhabat mâa l'îssabat" (Pas d'élection avec les gangs). Mis à part ce petit couac, la journée d'hier a été tranquille pour les quatre candidats.
Aucun n'a été conspué, chahuté ou même chassé, comme c'était le cas avec l'islamiste Abdelkader Bengrina qui a vécu un mauvais quart d'heure à Lakhdaria, quand des citoyens l'ont quasiment pris à partie en l'accueillant sous les cris de "Bengrina dégage" ou encore "Bengrina, Lakhdaria ne veut pas de toi".
Il faut dire que ce n'est pas la première fois, depuis le début de la campagne, que le président d'El-Bina a eu affaire à l'hostilité des Algériens : à Alger d'abord, le premier jour de la campagne, et ensuite à Aflou, dans la wilaya de Laghouat, où des citoyens ont pris d'assaut l'hôtel où il a animé une rencontre électorale.
Cela dit, il n'est pas le seul à essuyer la colère des citoyens, plus que jamais décidés à faire avorter l'élection présidentielle. Ali Benflis a été, lui aussi, malmené. Un point de marqué, toutefois, par M. Bengrina : il est le seul candidat à avoir tenté d'organiser des sorties de proximité et d'aller à la rencontre des citoyens.

Arab C.


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