Journée régionale autour de la réinsertion

Depuis 2010 et à ce jour, pas moins de 9960 citoyens sortis des prisons ont participé aux différentes formules mises en place par l'Etat pour venir en aide aux ex-détenus.La salle de conférences de l'Odej M'Hamed Issiakhem a abrité hier une journée d'étude régionale autour du thème «Le rôle du mouvement associatif dans la réinsertion des détenus». Organisée par la direction générale de l'administration pénitentiaire et le service extérieur pour la réinsertion de Bouira, le regroupement a vu la participation de plusieurs spécialistes dans la discipline. Dans son allocution d'ouverture, le directeur général de l'administration pénitentiaire auprès du ministère de la Justice a axé son intervention sur l'expérience algérienne dans la réinsertion des détenus ayant purgé leurs peines. Ainsi et selon les dires du conférencier, l'Algérie a adhéré au plan onusien dit «règles Nelson Mandela» qui consiste à donner à travers l'éducation, la formation professionnelle, la culture et l'activité sportive, une chance à l'incarcéré pour réintégrer la société une fois sa peine purgée. 80% des emprisonnés ont répondu favorablement à cette idée qui fait partie des valeurs de notre société, surtout que l'Etat a institué 22 unités de suivi, d'aide à la réintégration de la société après exécution des peines. Depuis 2010 et à ce jour, pas moins de 9960 citoyens sortis des prisons ont participé aux différentes formules mises en place par l'Etat pour venir en aide aux ex-détenus. La totalité des prisonniers ayant obtenu le baccalauréat n'a jamais récidivé selon les chiffres de la direction.
La récidive ne peut être quantifiée selon le directeur général parce qu'elle obéit à des statistiques, mais et surtout, l'ex-détenu peut être condamné pour des délits autres que celui de son premier séjour en maison de rééducation. Cette condamnation peut intervenir plusieurs années après sa libération pour une faute de conduite par exemple, commentera le responsable. Plusieurs conférenciers se sont succédé à la tribune pour analyser le phénomène. Nous citerons l'intervention du directeur de la recherche, Fayçal Bourbala autour du thème «Rôle de la société civile dans la réinsertion», l'intervention de Aïcha Djellout représentante du ministère du Tourisme et l'Artisanat autour du «Rôle des industries traditionnelles», «L'apport du religieux dans l'action d'intégration du détenu» présenté par Younsi Khaled conseiller auprès du ministre des Affaires religieuses et des Wakfs, la conférence du représentant du ministre de la Solidarité nationale qui a expliqué les différentes formules mises en place pour aider le détenu à sa sortie de prison les débats et conférences ont continué dans l'après-midi et ont abordé le thème sous ses différents angles. Le tout sera ponctué par des recommandations, mais aussi une synthèse de l'expérience menée à Bouira et de l'avis de tous aura été significative à plus d'un titre.
La rencontre a vu la participation des directeurs des établissements pénitentiaires de plusieurs régions du centre du pays, les responsables des cellules d'écoute et de suivi extérieurs chargés de la prise en charge des ex-prisonniers, de la présidente de la cour de Bouira, du procureur général et des juges d'application des peines des différentes structures judiciaires de la wilaya.